Le Grand Prix d’Abu Dhabi a marqué la fin de la saison pour tout les pilotes de la grille. Mais pour Romain Grosjean, cette course a été particulière. En effet, c’était la fin d’une aventure pour le pilote franco-suisse, celle de dix ans passée à Enstone, chez Renault puis Lotus.
Il est arrivé en 2005, il a commencé à piloter en 2009 en remplacement de Nelson Piquet. Il n’a marqué aucun point cette année là. C’est en 2012 qu’il revient en tant que titulaire. Cette année sera compliqué pour Romain. Il sera capable du meilleur ; monter sur des podiums comme à Bahrein et au Canada comme du pire ; provoquer des accrochages et des accidents. Le plus connu est l’accident en Belgique. Auteur d’une tentative de dépassement hasardeuse, il percute Hamilton, ce qui entraîne un carambolage. Alonso, leader du championnat du monde est éliminé. La Lotus passe près du casque du pilote Ferrari. Pour cet accident, il sera exclu du Grand Prix suivant à Monza et recevra une amende de 50.000 euros. Mais on peut citer le Japon ou il s’accroche avec Mark Webber et le fait sortir de piste. Ce dernier le traite littéralement d’idiot du premier virage. Plus tôt dans la saison, Il s’accrochait avec Michael Schumacher à Monaco et plus tôt encore en Malaisie…
En 2013, Romain Grosjean est conservé en tant que titulaire. Cette année là, il monte six fois sur le podium. A la fin de la saison, c’est le plus proche concurrent de Sebastian Vettel. Il prend la première place dès le départ au Japon, il termine à la deuxième place a Austin, c’est son meilleur résultat. Il aura été le seul à pouvoir suivre les Red Bull. Il a inscrit 132 points au total.
2014 marque l’arrivée du n nouveau moteur V6 turbo hybride. C’est un échec pour Renault qui accuse un retard considérable face à Mercedes. Le moteur manque de fiabilité. Romain se retrouve bien souvent en fond de peloton. Il ne peut que rarement accéder aux points. Après une année 2013 conquérante, ses rêves de victoires s’envolent. Il faut dire que la Lotus est mal née. James Allison, le brillant directeur technique est parti chez Ferrari. Il n’a marqué que 8 points, ce qui est une honte pour la stature qu’il commençait à acquérir.
En 2015, Lotus choisit Mercedes comme motoriste. La différence est visible. Il est de retour dans la Q3 en qualification, il peut se battre pour les points. Mais Lotus souffre financièrement. Des impayés des années précédentes font que l’écurie ne peut pas aborder les Grand Prix de la bonne manière. A quelques reprises, Au Japon, au Brésil ou a Abu Dhabi, les mécaniciens ne peuvent pas accéder à leur garage ou leur matériel. En Hongrie, l’équipe reçoit ses pneus que une heure avant le début des premiers essais libres. A Spa, en Belgique, Charles Pic, réserviste en 2014 assigne l’écurie en justice. Le contrat passé n’a pas été respecté. Il n’a pas pris part aux séances d’essais comme c’était prévu. Il réclame près de 800.000 euros de dédommagement. Lotus n’a pas les moyens de payer. La justice belge pose les scellés et les deux monoplaces restent en dans les garages après le Grand Prix. Elle ne seront autorisés à quitter les box que le mercredi suivant. C’est pourtant sur cette course que Romain parvient à monter sur l’unique podium de la saison. Il termine troisième. C’est un exploit pour une écurie aux abois.
C’est dans ce contexte houleux que Romain Grosjean annonce en octobre qu’il rejoindra Haas F1 Team en 2016. C’est une toute jeune écurie américaine dirigée par Gene Haas, un homme d’affaire qui a fait fortune dans l’industrie des machines-outils. L’écurie a passé un important accord de soutien technique avec Ferrari. La monoplace recevra le moteur 2016 de Ferrari, plus de nombreuses autres pièces. Avec un moteur qui a bien progressé par rapport à 2014 et une écurie qui peut viser le championnat en 2016, il était tentant pour Romain de tenter cette aventure. Il devrait connaître d’avantage de succès avec une machine qui devrait être rapidement compétitive.
Pour rappel, Romain Grosjean chez Lotus c’est 76 Grand Prix, 287 points, 10 podiums, 1 meilleur tour, une 2eme place comme meilleur qualification, une 2eme place comme meilleur résultat et 19.000 kilomètres parcourus.