La lanceuse de poids et de disque du Club Athlétique du Roannais a remporté au mois de février son quatrième titre national chez les Élites. Une performance remarquée qui donne à la Stéphanoise de plus grandes ambitions.
Vous avez été championne de France pour la quatrième fois à 21 ans, on imagine que vous êtes satisfaite ?
A.N.-T. : “Oui, c’est toujours satisfaisant de voir que j’évolue de manière positive. En 2020, après mon premier titre, j’ai pu continuer à progresser. Maintenant, je suis contente de pouvoir enchaîner mais j’espère aller bien plus loin.”
Comment gère-t-on une telle domination si jeune ?
A.N.-T. : “J’ai toujours eu de la pression quand il y avait une compétition à enjeu. Cela ne change pas aujourd’hui même si j’ai déjà remporté des titres. L’objectif maintenant, c’est d’aller voir ce qui se passe au niveau international. Gagner en Championnat de France, c’est bien mais ça doit être une étape.”
Sentez-vous que le regard des sportives et des observateurs a changé depuis quelques mois envers vous ?
A.N.-T. : “Au début, j’étais considéré comme la lanceuse de disque qui vient s’amuser au poids. Je trouvais cela agaçant parce que je m’entraîne de la même manière sur les deux disciplines. J’ai toujours dû prouver les choses et maintenant on me prend à ma juste valeur.”
Quelle est selon-vous la clé de votre réussite ?
A.N.-T. : “Il y a un mélange de tout. Physiquement, déjà, j’essaye de mettre tous les ingrédients pour réussir. Mon rythme de vie était assez soutenu, j’ai dû faire des sacrifices même si je n’aime pas utiliser ce genre de mot. Même sur l’hygiène de vie, j’essaye de faire des efforts. Et puis, il y a aussi l’aspect mental que j’essaye de forger en travaillant sur moi-même. Je pense que quand on est fort dans sa tête, on l’est dans son sport.”
En parallèle du sport, vous êtes toujours à l’école ?
A.N.-T. : “Oui, je fais des études en licence professionnelle de commerce international. Les cours sont adaptés en fonction de mes entraînements.”
C’est compliqué pour une athlète comme vous de pouvoir vivre de son sport ?
A.N.-T. : “J’espère que ce sera possible un jour pour moi ! (Rires). C’est vrai que les disciplines de lancer ont une médiatisation moins importante, moins de sponsors aussi. Il y avait quelques idées reçues mais je pense qu’on est sur la bonne voie et que les athlètes qui arriveront à l’avenir feront changer les choses.”
Le club du CAR Roannais semble tout faire pour vous mettre dans de bonnes conditions ?
A.N.-T. : “Je peux dire que j’ai beaucoup de chance d’être tombée sur ce club. Le CAR a une belle mentalité et m’apporte un gros soutien moral et financier. Les dirigeants mettent les moyens pour m’aider, que ce soit dans la recherche de sponsors comme sur les équipementiers. Comme je suis à Saint-Etienne, c’est plus difficile d’avoir un contact quotidien mais je monte à Roanne dès que je peux pour maintenir le lien avec le club.”
Jusqu’où souhaitez-vous aller ? Quel est votre rêve ?
A.N.-T. : “Je veux aller aux Jeux Olympiques en 2024, c’est l’objectif. C’est une échéance qui arrive dans peu de temps. Avant cela, il faut que je sois performante en championnat d’Europe et du Monde.”