Ce qui fait d’Arnold Bouka Moutou un joueur si particulier c’est qu’il ait joué dans tous les championnats que connaît notre pays à savoir CFA, CFA 2, National, Ligue 2 et Ligue 1. Un défenseur latéral originaire de Reims qui sera l’un des acteurs de la montée en Ligue 1 du SCO d’Angers .Malheureusement une blessure en début de saison le privera de sa place de titulaire qu’il aura du mal à retrouver de façon indiscutable. Il y a quelques semaines Dijon a officialisé son arrivée pour la saison prochaine. Dans cet entretien il revient sur son passage au SCO d’Angers, sur son parcours pro et sur son rôle dans la sélection Congolaise (Les Diables Rouges).
Vous avez commencé en CFA CFA2 et maintenant vous êtes titulaire en Ligue 1 quelles sensations cela procure-t-il ?
- “J’ai une sensation de fierté dans le sens je n’ai pas fait de centre de formation et aujourd’hui je joue au plus haut niveau français. Quand je réalise tout le chemin parcouru je me sens vraiment très fier, ça n’a jamais été facile. Il fallait vraiment que je me prouve à moi-même et aux autres ce que je valais. Aujourd’hui je suis très content de ma situation au vu de mon parcours.”
Quel image gardez vous de votre passage à Amiens vous qui avez été très peu appelé par le coach?
- “C’est vrai que les deux années que j’ai faites à l’Amiens SC ont été difficiles du peu de temps de jeu que j’ai eu durant ces deux années après c’est sûr que footballistiquement parlant je n’ai pas de bon souvenir après c’est plus humainement je suis tombé sur des gens bien là bas avec qui je suis encore bien aujourd’hui. Ca m’a permis également de rencontrer de bonnes personnes qui m’ont aussi soutenu au niveau que j’ai encore aujourd’hui.”
Arrivé au SCO d’Angers en 2012 vous devenez rapidement l’un des défenseurs les plus performants et côté de la ligue 2, un des facteurs de la montée en Ligue 1 du club. Malheureusement une blessure vous fait perdre votre poste de titulaire. Une situation compliquée ?
- “Oui c’est sûr quand on passe de titulaire où on joue la quasi totalité des matches et de la saison, c’est vrai qu’après en fin de saison dernière j’ai eu une blessure aux adducteurs qui s’est aggravée donc à la suite de ça forcément j’ai manqué la préparation, l’équipe était déjà en place, de plus l’équipe tournait bien c’est donc plus difficile de faire sa place mais encore une fois voilà ça aide à travailler le mental et à surtout garder une attitude professionnelle dans le cadre où ont est pas beaucoup appelé, parfois on peut se laisser aller mais il faut surtout se dire que si on se laisse aller forcément ça peut être négatif pour moi en tant que joueur que forcément ça devient compliqué après pour tirer son épingle du jeu. Compliqué oui mais quand je réalise la saison que j’ai pu faire cette année même si je n’ai pas eu le temps de jeu que j’espérais ça a quand même été une bonne saison puis voilà j’ai su garder la tête froide et répondre présent au match où j’ai pu jouer. Je suis quand même très content de ma première saison en Ligue 1.”
Vous êtes un défenseur qui aime dribbler et qui est très rapide, des qualités qui donnent une idée à Stéphane Moulin, celle de vous faire jouer au poste de milieu de terrain ? Comment s’est passée cette première expérience ?
- “Dribbler je sais pas, rapide oui après c’est sûr que cette année j’ai joué un poste qui n’était pas le mien en l’occurrence milieu gauche donc j’avais un peu de repères du fait que j’ai joué au même poste à la CAN (2015) donc ça m’a donné des repères sur le terrain et puis à la suite de ça l’entrainement et les matches à ce poste là, ça m’a donné confiance pour continuer à jouer à ce poste et d’avoir marqué (face à Marseille) aussi ça m’a vraiment donné confiance, ça m’a aussi aidé à mieux jouer à ce poste là.”
Angers a réalisé un excellent début de saison en allant jusqu’à se battre pour la deuxième place avec Caen pendant plusieurs journées de championnat: Comment l’expliquez vous ? Et cette chute par la suite ?
- “On ne savait pas à quoi s’attendre, peut être galérer dès le départ. Nous les joueurs on ne s’attendait pas à un aussi bon début de saison donc c’est vrai on a eu beaucoup de nouveaux joueurs et aussi cet état d’esprit. On voulait tous prouver qu’on avait le niveau et on ne voulait pas être ridicule devant les équipes de Ligue 1 et je pense que d’une part on a été un peu sous-estimé par nos adversaires. Nous aussi, on a quand même joué à un niveau qui n’était pas le nôtre au départ mais je pense à force des victoires et d’engendrer des points ça nous a donné confiance, permis d’avancer dans le championnat après forcément à un moment où tout va bien il y a toujours un moment où c’est plus compliqué mais ça reste une saison magnifique on termine neuvième, première partie du classement pour un club promu ça reste exceptionnel.”
Certains disent que votre jeu (celui du club) est surtout basé sur la défense ne jouant que sur les contres, une technique dangereuse pour vous ? Est ce un jeu que vous aimez regarder quand vous êtes spectateur d’un match ?
- “Il y aura toujours des gens pour critiquer notre style de jeu après c’est vrai on a pas eu souvent la possession du ballon à chaque match après ça nous a quand même permis d’avoir des résultats. Je veux dire quand une méthode marche pourquoi ne pas continuer là dessus, c’est vrai que l’on peut toujours mieux faire et à partir du moment où on a une technique en place et que ça marche autant continuer.”
En quelques temps vous êtes passé de la CFA 2 à la Ligue 1 et maintenant vous jouer pour l’équipe du Congo? Comment avez vous vécu ces moments ?
- “Quand j’ai été appelé pour ma première sélection, c’était en juillet 2014 donc forcément beaucoup de fierté et vu que mes deux parents sont nés au Congo, ils étaient vraiment très fiers de leur fils, fiers de ce que j’ai pu faire depuis que je suis entré dans le monde professionnel. C’est vrai que c’est quelque chose d’incroyable, je n’ai jamais fait de centre de formations. Aujourd’hui j’ai joué un quart de finale de coupe d’Afrique et puis une montée en Ligue 1 même si voilà ça reste un rêve dans ma tête, rien que de signer pro c’était magnifique mais je prends ça comme du bonus.”
International depuis 2014 avec les Diables Rouges du Congo vous participez en 2015 à la CAN 15 ans après la dernière qualification. Comment avez vous vécu cette qualification et cette compétition?
Vous arrivez en quart de finales de la compétition face à l’autre Congo comment ça se passe quand on sait qu’on va jouer contre la RDC ?
- “D’abord on s’est qualifié dans la douleur. On a dû aller chercher notre qualification au Soudan dans les dernières minutes du match. On savait que ça faisait plusieurs années que le pays ne s’était pas qualifié en phase finale de CAN, on a redoré l’image, le blason du Congo .Par la suite on a réussi à faire un beau parcours en sortant des poules. Ensuite quand on joue contre notre voisin de la RDC on sait l’historique qu’il y a entre les deux clubs, il y a toujours une petite rivalité mais bon sur le terrain ça a toujours été correct. Après c’est le sport on menait 2-0, on s’est fait égaliser et puis tout le monde connaît la suite (2-4) on a perdu. Il faut se servir des erreurs du passé pour avancer dans l’avenir.”
Pourquoi vous appelle-t-on l’enfant mystère dans la sélection ?
- “Je ne sais pas du tout, je suis quelqu’un d’assez discret alors peut être que c’est pour ça que l’on m’appelle comme ça. Je n’ai pas vraiment d’autre raison, c’est resté comme ça et depuis c’est comme ça et ça ne me gêne pas.”
Quels ont été les retours du pays après votre excellente performance durant ce tournoi ?
- ” Le peuple congolais tout le monde était content là-bas au Congo. J’ai ma famille qui est de là-bas qui m’a aussi appelé et qui m’a envoyé des messages de soutien et de félicitations. Ils étaient fiers de ce qu’avait fait l’équipe donc après c’est sûr quand on est félicité par ses proches, par la famille, c’est très bien on a encore envie de continuer, de faire encore plus, que ce n’était juste pas un coup on a vraiment envie de continuer là dessus, de pérenniser le pays dans cette gagne.“