Les phases finales du Top 14 débutent ce week-end marquées par l’absence de Clermont – une première depuis 2006 – auteur d’une saison cauchemardesque ponctuée à la 9e place en championnat et une élimination en quart-de-finale de coupe d’Europe.
Championne de France en titre et finaliste de la dernière coupe d’Europe, les supporters de l’ASM ne pouvaient pas s’attendre à une saison si difficile pour leur équipe. Après sept ans d’attente, les Jaunards venaient de remporter au Stade de France leur deuxième bouclier de Brennus face au RC Toulon (22-16) le 4 juin 2017. Quelques semaines plus tôt, les Auvergnats s’étaient inclinés en finale européenne face aux Saracens (17-28) enchaînant un troisième revers sur la dernière marche de la compétition.
La priorité pour la saison 2017-2018 était claire : remporter la coupe d’Europe. Il n’y avait qu’à voir le recrutement effectué par les dirigeants clermontois. Au cours de l’été 2017, Loni Uhila (pilier), Rabah Slimani (pilier), Creig Laidlaw (demi-de-mêlée), Peter Betham (centre) et Rémy Grosso (ailier) débarquent dans le Puy-de-Dôme. Le but ? Renforcer l’effectif afin de pouvoir jouer sur les deux tableaux et reposer les cadres. Le début de saison est toutefois en dent de scie. Handicapée par de nombreuses blessures, l’ASM réalise son pire début de saison depuis l’instauration du Top 14 en 2005. Avec 13 petits points glanés en six journées (3 victoires, 3 défaites et 1 seul bonus offensif face à Brive, 62-6), les Clermontois ne sont que neuvièmes à la mi-octobre. Pire, la situation s’amenuise lorsque le coach Franck Azéma voit ses demis partir tour à tour à l’infirmerie. Le club est obligé de faire appel à un joker médical en la personne de Luke McAlister. L’ancien All Black rejoint ses nouveaux coéquipiers fin novembre.
Un hiver catastrophique
La seule éclaircie dans cet automne maussade intervient en coupe d’Europe. Les joueurs de Clermont réalisent presque un sans faute avec 5 victoires en 6 matchs dont deux succès face aux Saracens, double tenants du titre et bourreaux des jaunes et bleus la saison précédente en finale. Cette campagne quasi-parfaite permet à l’ASM de se classer 1ère de sa poule. Paradoxalement, l’hiver s’avère catastrophique en championnat : Clermont enchaîne six défaites consécutives entre le 23 décembre et le 24 février. Une telle série noire n’avait pas eu lieu depuis… 1961 ! Le Stade Marcel-Michelin, réputé pour être une forteresse imprenable, ne fait plus peur à personne. Malgré un petit sursaut d’orgueil en mars, l’humiliation subie à Toulon (49-0) sonne le glas. Les Jaunards n’accèderont pas aux phases finales du Top 14 (comprenant les six premières équipes), une première depuis 2006. Il ne reste plus que la coupe d’Europe à jouer.
La der de Rougerie
En quart-de-finale, dans un duel franco-français, les Clermontois mènent face au Racing jusqu’à la 64ème minute avant d’être renverser par la formation francilienne. L’ASM s’incline finalement (17-28) dans une rencontre marquée par des polémiques d’arbitrage. Qu’importe, les Auvergnats sont éliminés et voient leur dernier espoir de titre européen s’envoler. La fin du championnat est principalement consacrée à la tournée d’adieu d’Aurélien Rougerie. Le capitaine et vétéran de l’ASM avait annoncé qu’il s’agissait de sa 19e et dernière saison en professionnel. Légende du club, le centre international dispute son dernier match le 5 mai face au Stade Toulousain à domicile et sort sous l’ovation du public. Au total, il aura disputé 418 matchs chez les pros et inscrit 96 essais sous les couleurs clermontoises, le seul club de sa carrière. L’ASM, quant à elle, termine neuvième du Top 14.
Si cette saison est définitivement à oublier, l’ASM peut déplorer l’incroyable hécatombe de blessures qui l’a, à coup sûr, handicapé dans sa conquête en championnat. Cependant, la réussite de l’équipe Espoirs – sacrée champions de France pour la sixième fois face à Pau – peut donner du baume au cœur aux dirigeants auvergnats. L’avenir du club semble assuré.