Le GIP-Grand Prix de France le Castellet a tenu une conférence de presse mercredi au circuit du Castellet en présence notamment de Romain Grosjean. De nombreux détails pratiques et techniques ont été dévoilés. Passage en revue.
Pour un retour d’un circuit très plébiscité, il fallait faire les choses en grand et c’est ce que l’équipe du GIP, le groupe d’intérêt publique a fait. Tout d’abord, il s’agit d’une réunion unique des autorités publiques. On parle ainsi de Renaud Muselier, le Président de la Région Provence Alpes Côte d’Azur, Christian Estrosi, maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur mais aussi, Hubert Falco, Président de Toulon Provence Méditerranée, Marc Giraud, Président du Conseil Départemental du Var, Jacques Bianchi, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Var, Ferdinand Bernhard, Président de la Communauté d’Agglomération Sud Sainte Baume et enfin, Stéphane Clair, directeur général du circuit Paul Ricard.
Le projet est chiffré dans les détails. L’organisation coûte 30 M d’Euros. Le financement est assuré par des financements publics à auteur de 14 M d’euros et les recettes de la billetterie à hauteur de 16 à 17 M d’euros. L’opération serait rentabilisée par des revenus estimés à 65 M d’euros pour la région et un impact économique primaire évalué à 38 M d’euros. 500 emplois seront crées pour assurer la bonne organisation de l’événement sur les 4 jours prévus. Un afflux de touristes locaux et internationaux est prévu. Les infrastructures hôtelières seront développées.
Les organisateurs ont mis en avant des éléments de pertinence pour l’attractivité du Grand Prix. Il ne doit pas être un seul événement de quatre jours. Seront mis en valeur les savoirs faire français de l’automobile, des technologies, de l’industrie et du sport automobile. D’un point de vue concret, le site du Grand Prix entend accueillir sur chacun des trois jours 65 000 personnes. La billetterie ouvrira à la mi-novembre.
Christian Estrosi est revenu sur la mise en place, la conception de ce projet. Il remonte au moment de la campagne des élections régionales de 2015. Son élection a marqué le début de ce projet, mais seul, cela s’annonçait difficile. Une équipe spéciale s’est constituée : “En janvier 2016, je prenais donc les contacts nécessaires, aidé en cela, par l’assistance précieuse de proches comme Paul Mourier, Gilles Dufeigneux, Eric Boullier ou encore Stéphane Clair, forts chacun d’une grande expérience dans ce milieu. La réussite de notre projet tient à cette petite équipe secrète, qui a avancé en toute confidentialité“. Les réunions avec Jean Todt et Bernie Ecclestone, alors président de la FOM (avant rachat par Liberty Média) ont pu se concrétiser. La mauvaise réputation de la France aurait pu être un frein pour Bernie Ecclestone : “Bernie Ecclestone n’avait pas caché jusqu’alors ses réserves à notre encontre. Suite aux différents échecs passés pour organiser un GP de France, il nous fallait lui prouver le sérieux de notre dossier. Il s’est montré cash, direct. Comme moi. L’issue de cette première rencontre a été positive. Les garanties que nous lui apportions l’assuraient que nous n’étions otages de personne, nous étions un exécutif territorial libre de ses décisions“. Le projet est une réussite quand la signature du contrat de 5 ans est effectuée au Castellet le 6 février dernier. Le dernier Grand Prix de France remontait à 2008.
Le circuit :
Jean Alesi ne tarit pas d’éloge sur ce circuit qui sera rythmé, varié, rapide et sinueux à la fois. L’ancien pilote de Formule 1, passé notamment par Ferrari dans les années 1990 est devenu l’ambassadeur du circuit. Selon lui, la longueur du tracé, (5,8km) va apporter une variété de virages et du plaisir pour les pilotes comme pour les spectateurs. Certains virages comme le “S” de la Verrerie sera élargi afin d’apporter plusieurs trajectoires, cela afin de favoriser les dépassement et le spectacle, ce qui manque sur bien des circuits actuels. Enfin, le circuit sera réputé pour la présence de trois longues lignes droites, ce qui permettra aux voitures d’atteindre les 350 km/h. Le point d’orgue sera la courbe de Signes qui va passer “à fond”. Ce sera un nouveau morceau de bravoure après le Raidillon à Spa et la Parabolique à Monza.
Le dernier point que n’ont pas manqué de mettre en avant les organisateurs du Grand Prix de France est l’Histoire. C’est un argument de choc et non des moindres puisqu’en 67 ans de championnat du monde de Formule 1, la France a organisé 58 Grand Prix, soit à peine moins que la Grande Bretagne (68), la Belgique (61), l’Italie (67) et Monaco (64). D’ailleurs le dossier rappel que le nom Grand Prix date de la première course automobile crée par l’Automobile Club de France lors du Grand Prix de l’ACF de 1906 au Mans. La France a connu une multitude de circuits qui ont accueilli la course : Reims-Gueux (11), Rouen les Essarts (5), Charade (4), Bugatti (1), Paul Ricard (14), Dijon Prenois (5) et Magny-Cours (18). Le dossier évoque d’autres faits marquants comme Juan-Manuel Fangio, quintuple champion Argentin, vainqueur du premier Grand Prix de France en 1950 qui est né le 24 juin, date du retour de la Course.
Tous ces éléments visent à faire du Grand Prix de France un Grand Prix marquant, que l’on retiendra. De nombreux éléments sont mis sur la table pour que ce soit une réussite.