Le basket dans la Loire est une institution. Une discipline populaire qui compte des milliers de licenciés à travers tout le département. Preuve de l’engouement pour la balle orange, il y a cette saison huit équipes ligériennes engagées dans les quatre premières divisions nationales (jusqu’en N2, hommes et femmes réunis). Les championnats amateurs n’ont jamais repris depuis mars et la peur de voir partir les licenciés est forte. Entretien avec Claudine Zentar, présidente du Comité de la Loire de basketball.
Comment est votre état d’esprit depuis le début de la crise sanitaire ?
C.Z. : Même si je n’aime pas ce terme je dirais que nous avons été combatifs. Nous n’avons pas voulu nous laisser abattre. On a essayé de trouver des solutions pour que le basket puisse continuer à vivre. Le lien avec les clubs a été conservé en proposant notamment des visio-conférences pour les formations par exemple. Nous avons eu la volonté de faire en sorte que le basket vive même si tout était à l’arrêt.
Ce nouveau coup d’arrêt peut-il être fatal pour les clubs ligériens qui ont déjà souffert de la situation de mars ?
C.Z. : Nous avons réfléchi à toutes les solutions pour pouvoir reprendre. La Fédération Française de Basketball nous a dit d’arrêter et que rien ne pourrait reprendre avant le 11 décembre minimum. Nous avons donc tout préparé pour une reprise à la mi-janvier pour les championnats. Si le confinement est levé avant, en décembre, nous proposerons des alternatives aux clubs. Des petits tournois ou des plateaux pour les plus jeunes sont à l’étude. On se rend bien compte de la difficulté pour les clubs de garder leurs licenciés dans cette période compliquée.
Est-ce que des clubs ou associations pourraient disparaître en 2021 ?
C.Z. : Je ne pense pas, en tout cas je n’espère pas. Nous ne savons pas encore comment vont réagir les licenciés. Ceux qui ont des équipes jeunes ont pu continuer à jouer. Mais ceux qui n’en ont pas n’ont pour le moment pas de licenciés puisque les seniors qui n’ont pas repris ne paient pour le moment pas leur licence. Pour la survie des clubs, c’est très inquiétant. J’ose espérer que les joueurs feront la pause pendant un an s’ils le souhaitent avant de revenir jouer au basket. Nous avons près de 14 000 licenciés dans la Loire et des bénévoles qui essayent tant bien que mal de tenir le coup.
Une baisse de 10% des licenciés dans la Loire, au mieux
Quelles seraient les solutions idéales selon vous ?
C.Z. : Nous ne voulons pas rester dans l’attente. Nous allons faire des propositions notamment en ce qui concerne l’aspect financier. Les clubs n’ont pas de rentrée d’argent. Celle-ci s’axe principalement sur les licenciés et les partenaires. Ces derniers essayent de continuer à jouer le jeu même à échelle très locale. La billetterie est inexistante. La FFBB doit faire quelque chose, tout comme la Ligue AURA et nous, le comité. Nous avons des charges incompressibles, des loyers à payer ainsi que six salariés chez nous. Les solutions sont à l’étude comme des paiements échelonnés ou peut-être un prêt garanti par l’Etat. Il y a des propositions qui existent pour aider les clubs. Notre réflexion se fait de manière collective avec les 11 comités AURA pour que l’on puisse mutualiser les idées. Il y a une vraie solidarité.
Sportivement, le Comité de la Loire est prêt pour reprendre ?
C.Z. : Nous nous devons de donner de l’espoir aux clubs et aux licenciés. On va faire des propositions concrètes pour le mois de décembre. On veut être prêt pour le retour au jeu dès qu’on en aura l’autorisation. Dès que ce sera bon, nous rattaquerons.
La saison pourra-t-elle se terminer pour les clubs ?
C.Z. : Je pense, oui. Nous avons anticipé les choses. Nous allons diviser les poules pour qu’il y ait moins de matchs. La saison va également être repoussée et nous jouerons jusqu’à fin juin au minimum. Si nous y sommes autorisés, on pourrait même jouer sur une partie de juillet. On va tout faire pour que tout le monde, seniors et jeunes, puissent jouer le plus possible. Nous allons peut-être organiser des sortes de playoffs pour attribuer les montées.
Quelles seront les conséquences pour le comité ?
C.Z. : Je pense qu’on aura une baisse de licenciés, qui pourrait se situer autour de 10% si cela ne s’amplifie pas. Nous avons peur que des licenciés seniors ne prennent pas leur licence du tout. Heureusement, nous avons les reins solides. Le Comité de la Loire peut encore supporter cette situation pendant cette saison jusqu’à la rentrée 2021 au moins. On peut tenir parce qu’on a notamment pas pu organiser un certain nombre d’événements. Mais si la crise venait à aller au-delà de cette échéance, cela pourrait devenir problématique.
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