Quelques jours après avoir laissé son poste de président de la Chorale de Roanne, Daniel Perez est revenu pour nous sur sa rupture brutale avec le club roannais.
Comment allez-vous depuis votre départ de la Chorale de Roanne ?
D.P. : “J’ai pris un vrai coup de massue. Quand on m’a annoncé la nouvelle, cela a été compliqué. C’est notamment la façon de faire qui m’a déçu. Après, je me suis dit que si c’est pour sauver la Chorale de Roanne, ça valait le coup. Mais je ne savais pas que j’étais devenu une “persona non grata” à la Chorale.”
Est-ce que ces mouvements étaient prévisibles ?
D.P. : “Je ne pense pas. Nous étions sur le recrutement d’un meneur et d’un intérieur, comme ce qui a été fait depuis. Nous travaillions sur le dossier avec Maxime Boire et Raphaël Gaume notamment mais je le répète, celui qui prend la décision à la fin c’est l’entraîneur. J’ai été piqué par Roanne en 1974 quand je suis arrivé au club. Je suis très attaché au club. Si les personnes qui ont pris les devants réussissent ce sera tant mieux. Après, il y a eu des critiques au niveau du sportif alors que ce n’était pas mon domaine.”
Ces critiques viennent-elles de la première prise de parole de Jean-Denys Choulet ?
D.P. : “En ce qui me concerne, tant que j’étais président je n’aurais pas pris Jean-Denys Choulet. Ce que je n’apprécie pas, c’est tout ce qu’il y a autour de lui. C’est une personne qui est difficilement gérable et c’est pour cela que je n’en voulais pas. Je ne dis pas que ce n’est pas un bon recruteur ni un bon entraîneur mais c’est facile de critiquer quand la personne n’est pas présente. Ces critiques, elles étaient pour Laurent et pour moi. Je n’ai jamais vu cela, je trouve ça dommageable et très mal placé. Tout le monde fait des erreurs, même lui.”
Vous n’avez pas encore digéré votre départ ?
D.P. : “Cela va prendre un peu de temps. Ce que je regrette, c’est que plusieurs personnes qui m’ont entouré au club n’ont pas été franches avec moi et ne m’ont rien dit alors qu’elles savaient. Tout s’est passé dans mon dos et pendant que j’étais en congé. Si on en avait parlé avant, ça ce serait mieux terminé. Je pars mais je pense avoir fait ce qu’il fallait pour sauver la Chorale de Roanne, tant sur l’aspect financier que de l’organisation économique du club. Nous avons eu plusieurs titres et une montée en Jeep Elite. J’ai fait ce que je me suis engagé à faire. Je suis un peu chafouin quand j’entends que la gestion du club n’est pas bonne. Cela m’ennuie d’écouter des choses comme ça, ou encore quand on dit qu’il ne fallait pas prolonger un entraîneur qui amène le club en finale puis vers le titre l’année d’après. Je vois mal quel président aurait pu lui refuser cela.”
Avez-vous des regrets ?
D.P. : “Le seul que je puisse avoir, c’est que l’on m’ait fait partir comme un malpropre. Je comprends bien qu’il fallait qu’on fasse vite. Au mois de janvier, on avait trois matchs à gagner pour faire un grand pas vers le maintien. J’étais prêt à consulter un autre entraîneur pour aider le club à s’en sortir. Désormais, il y a un nouveau coach qui a activé des pistes depuis le mois de septembre et qui était prêt à revenir. J’espère qu’il va réussir mais je ne pense pas que ce soit l’homme de la situation. J’ai peur que l’on revive 2011 ou bien la situation qu’il y a eu quand il a quitté Chalon-sur-Saône.”
Votre discours est à l’opposé de l’opinion du grand public qui voit le retour de Jean-Denys Choulet comme une bonne chose ?
D.P. : “Je comprends tout à fait le regard du public. Les gens voient JDC par ce qu’il dégage au bord du terrain ou en public. Ils ne sont malheureusement pas avec lui tous les jours. Il a fait de bonnes choses mais il ne semble pas se rappeler de tout. C’est peut-être un homme de challenge et plus celui-ci est intéressant, plus il met de l’énergie à l’atteindre quitte à passer au-dessus de certaines choses.”
Continuerez-vous à suivre la Chorale de Roanne ?
D.P. : “Je continuerai à aller voir certains matchs, pas tous. Je vais suivre attentivement la Chorale parce que je l’aime. C’est une page qui se tourne. J’avais demandé à arrêter l’année dernière, cela ne s’est pas fait. Je veux désormais passer à autre chose. Je n’oublie pas que je suis revenu à la demande d’Yves Nicolin quand la Chorale s’apprêtait à déposer le bilan. Je l’ai fait deux fois dans ma vie et j’espère que le club continuera à bien marcher parce qu’il le mérite, c’est une place forte. Le public attend beaucoup, c’est normal, mais avec l’un des plus petits budgets du championnat on ne peut pas faire de miracle. C’est d’ailleurs pour cela que les propos tenus sur les joueurs m’ont fait mal, et j’ai eu mal pour eux.”
Comment se dessine l’avenir pour vous ?
D.P. : “On m’a dit à la Ligue National de Basket qu’il y avait quelque chose d’intéressant pour moi. A l’heure actuelle, je ne sais pas. Je ne veux plus avoir de contraintes et je veux profiter de la vie. Je vais arrêter fin mars mon activité au sein de la ville de Roanne et ne pas me représenter. Certaines paroles m’ont atteint, je veux me laisser de la liberté maintenant. Et j’espère vraiment que la Chorale de Roanne sera maintenue en Jeep Elite au mois de mai prochain et soit toujours le fer de lance du sport roannais.