[Entretien] Mahdi Camara : “Saint-Etienne m’a adopté”

IMG_5451

 

Le joueur de l’AS Saint-Etienne Mahdi Camara s’est confié pour le prochain numéro de Parlons Sports Loire. Il est revenu notamment sur son enfance et sur son parcours dans le club stéphanois. Entretien.

  • Comment la passion du football est arrivée jusqu’à vous ?

 

M.C. : Mon père regardait beaucoup de foot à la télévision quand j’étais petit. Mon frère jouait beaucoup lui aussi. Il m’a entraîné quand j’étais aux cages parce qu’au début, quand j’ai commencé, j’étais gardien. C’était souvent du foot et encore du foot à la maison. Mon père aussi a joué au football au pays, en Gambie. Je sais que quand j’allais là-bas on m’a dit qu’il était très bon quand il était jeune. Il jouait à un petit niveau. 

 

 

  • Quels souvenirs avez-vous du Mahdi Camara plus jeune ?

 

M.C. : Je sais que quand je jouais au football je voulais toujours gagner à tout prix. Je détestais perdre. Je me souviens que mes parents me le faisaient souvent savoir… Je voulais m’amuser avec mes copains, comme tous les jeunes qui aiment le football. 

 

 

  • Votre frère, Malal, jouait au football aussi. Est-ce que ça vous a aidé à suivre cette voie ?

 

M.C. : Oui, c’est une certitude. Les grands frères, quand on est petit, on les prend toujours comme exemple. J’allais beaucoup le voir jouer les week-end. Donc quand tu vois ton modèle sur le terrain, tu as forcément envie de faire comme lui.

 

 

  • On dit que vous avez été bien entouré par la famille dans vos choix. Est-ce un aspect qui a été important dans votre début de carrière ?

 

M.C. : C’est vrai que j’ai toujours été bien entouré. Mon père, ma mère et mon frère ont essayé de me donner les bons conseils tout en me laissant faire ce que je souhaitais, quitte à faire des erreurs. J’en ai fait et ils ont été présents pour moi. Ma famille est toujours derrière et ça fait du bien de se savoir soutenu au quotidien.

 

 

  • Vous êtes originaire de Martigues et vous débarquez en 2013 à Saint-Etienne. Comment avez-vous réussi à vous imposer à Sainté ?

 

M.C. : C’est vrai qu’il m’a fallu du temps pour m’acclimater. La première année a été difficile pour moi, ce n’est pas là où je jouais le plus. Après, je suis arrivé dans un centre de formation et je n’avais pas l’habitude de cela ni d’être loin de mes parents. C’est quelque chose à laquelle on s’habitue vite. J’ai eu la chance d’être avec William (Gomis) dans la chambre. Nous étions tous les deux du sud ce qui nous a un peu aidés. 

 

 

  • De ces années jeunes chez les Verts, que retenez-vous ?

 

M.C. : C’était quelque chose de très positif. C’est dans ces moments là où on rigole le plus avec les autres, où on progresse beaucoup d’un point de vue footballistique. Tu te fais des amis au fur et à mesure des années que tu gardes après dans la vie de tous les jours. Cela restera de belles années pour moi.

 

 

  • On vous a surnommé “Le Snake”, pourquoi ? 

 

M.C. : Qui a dit ça ? (Rires). Je suppose que c’est Dylan (Chambost) ? On s’appelle tous les deux comme ça. On regardait beaucoup la NBA. Quand Kévin Durant a quitté OKC pour Golden States, on le surnommait comme ça. On jouait à un jeu fantasy ensemble à l’époque et on se faisait des petits coups en douce d’où le snake (serpent, en français). Cela nous faisait bien rire en tout cas. 

 

 

  • Quelles sont les clés pour réussir dans le football ?

 

M.C. : Je pense que la chose la plus importante c’est le travail. Après, il faut aussi croire en soi. Ce n’est pas toujours facile. Il y a forcément des moments où l’on doute. La confiance en soi est nécessaire pour avancer. Des fois, on peut se sentir mal mais il faut se dire que si on se donne à fond, on peut réaliser ses rêves. Si tu mets tout en place pour que ça fonctionne sur le terrain et en dehors, ça marchera. Il faut avoir un cadre de vie sain.

 

 

  • Vous avez été prêté en 2019 à Laval (National). Comment cette courte période a-t-elle été bénéfique pour la suite de votre carrière ?

 

M.C. : Je suis parti en prêt à Laval où on m’a fait confiance directement. Je pense que ça a été plus facile pour m’adapter. Je pouvais m’exprimer sur le terrain alors que je ne jouais pas trop à Saint-Etienne. Cela m’a libéré. 

 

 

  • Il y a Saint-Etienne et les Stéphanois. Comment définir ce public quand on est joueur pour l’ASSE ?

 

M.C. : Je les connaissais avant mon arrivée. Je regardais des matchs quand j’étais petit et j’ai vite compris qu’il y avait ici le public le plus chaud de France. Quand j’étais au centre de formation et que je venais au stade je me disais “tu imagines si un jour tu peux jouer en face d’eux ?”. Et puis quand ton rêve se réalise, que tu es sur le terrain de Geoffroy-Guichard et que le public pousse, c’est vraiment magnifique. Les supporters ont un amour de ce club qui n’est pratiquement jamais vu en France. C’est aussi pour cela que l’on joue au football. Le public nous transmet aussi des émotions et on veut leur faire plaisir au maximum. 

 

 

  • On a d’ailleurs revu ce soutien avant ASSE-Reims devant le Chaudron…

 

M.C. : C’était un moment unique. On avait les frissons dans le bus. Les supporters nous manquent. On se le dit vraiment. Dans les moments les plus durs, ils nous soutiennent et ça fait du bien. C’est pareil avec l’adversaire, ce n’est pas la même chose de jouer devant des tribunes qui poussent pour leur équipe. 

 

 

  • On a déjà évoqué à votre propos un “esprit club”. Qu’est-ce que c’est selon vous ?

 

M.C. : Je pense que c’est parce que j’essaye de tout donner pour mon club. Lui m’a tout donné depuis 2013. C’est grâce à l’ASSE que je peux vivre ma passion. C’est pour cela que je me donne à fond, que ce soit pour les entraînements ou en match. C’est ce que j’essaye de faire ressentir.

 

 

  • Vous avez passé plus d’un tiers de votre vie à l’ASSE. Que représente pour vous Saint-Etienne maintenant ?

 

M.C. : Saint-Etienne, c’est comme si c’était ma vie. J’y ai passé plus de temps que chez moi à Martigues. Je m’y sens bien. C’est une ville qui m’a adopté. Je connais beaucoup de choses ici maintenant.

Vous avez aimé cet article ?

Partager sur Facebook
Partager Twitter
Partager sur Linkdin

LAISSER UN COMMENTAIRE