La nouvelle est tombée hier après-midi. Le pilote espagnol se déclare forfait pour le grand-prix d’Australie. C’est la manche d’ouverture du championnat du monde qui se déroule le 15 mars prochain.
Cette décision fait suite à une série d’examens médicaux passés en début de semaine. Les résultats n’indiquent aucunes blessures ni problèmes médicaux. Il est en pleine santé d’un point de vue neurologique et cardiaque.
Ou est le problème alors?
Il faut revenir en arrière, au 22 février dernier au moment de l’accident. Tout indique que la voiture n’est pas en cause, ni même le moteur. L’écurie McLaren précisait dans un rapport que le vent était à l’origine du crash. Selon plusieurs pilotes, dont le quadruple champion du monde allemand Sebastian Vettel ou le français Romain Grosjean, la partie de la piste concernée était sujette à un fort vent. Il faut savoir qu’une monoplace de formule 1 ne pèse que 702 kg sans carburant. C’est moins qu’une Peugeot 106.
À cela, il faut ajouter la piste. Sur le bord, il y a de la pelouse synthétique. Une fois humide, celle-ci est rendue très glissante. On sait qu’il a plu sur le circuit dans la nuit du 21 au 22 février. De plus, les pneus utilisés sont très lisses. On sait qu’il est interdit de rouler avec des pneus lisses sur sa voiture sur la route. Enfin, la voiture de l’ibère était lancée à environ 150km/h. C’est tout de même très rapide. (Imaginez vous à 150km/h sur l’autoroute en pneus lisses).
Avec tout ces éléments, on peut reconstituer le choc à l’aide d’une carte[1]. La voiture était dans le virage 3 qui tourne à droite et en montée, le vent la déporte sur la pelouse synthétique. L’arrière de la voiture se retrouve braqué à 90 degrés vers l’extérieur et revient vers le mur intérieur du circuit, de l’autre côté de la piste en étant parallèle à ce dernier. Tout le flanc percute le muret.
Le choc se produit alors à environ 105km/h. Le pilote espagnol subit un choc de 16 g. Il s’agit de la gravitation. C’est une unité de mesure. Pour se faire une meilleure représentation de la violence engendrée, il faut multiplier le poids du pilote par le nombre de « g » encaissés. Fernando Alonso pèse 68 kg. Pendant quelques secondes, 1 ou 2 tout au plus, le double champion du monde a encaissé 1088 kg dans la tête et la colonne vertébrale.
Ajoutons aussi que ce choc est très rare. La FIA, Fédération Internationale de l’automobile, oblige les écurie à réussir des crashs-tests pour les autoriser à prendre part à la saison. Les crashs-tests consiste en une série de chocs frontaux de la monoplace pour évaluer jusqu’à quel point elle peut encaisser les chocs pour protéger les pilotes. Ils ne sont jamais effectués latéralement.
Un deuxième choc même moindre serait fatal à la santé de la star espagnole. On a tous en tête l’accident de ski de Michael Schumacher survenu à Méribel le 29 décembre 2013. Depuis ce choc à la tête, le sextuple champion du monde de formule 1 allemand est resté dans un long coma. Ce sera un miracle s’il parvient a marcher normalement de nouveau.
On comprend alors la décision, appuyée par les médecins, de Fernando Alonso de ne pas prendre part au prochain grand-prix d’Australie.
Il ne nous reste qu’à lui souhaiter un prompt rétablissement. Et espérer le voir le 29 mars prochain en Malaisie au volant de sa McLaren pour le plus grand plaisir de ses fans.
Nicolas Martinet
[1] http://sundarf1.wordpress.com/2011/05/20/f1-2011-round-05-spanish-gp-preview/