Jessy Moulin n’a jamais eu besoin de grandes déclarations d’amour pour le peuple vert pour s’attirer le soutien des supporters. Alors qu’il était en difficulté à Clermont où il était prêté, il avait eu droit à une banderole pour l’encourager à tenir bon. Il avait tenu bon et encore plus tard quand, dans l’ombre de Ruffier, il n’avait même pas un match de coupe pour respirer un brin de bonheur. Mais jamais il ne s’est plaint, jamais n’a répondu aux sollicitations des journalistes pour étaler ses états d’âme. L’homme est fier et respectueux de l’institution, du club et du métier.
N’en jetez plus, direz-vous, mais tous ceux qui l’ont croisé abondent, dithyrambiques, sincères tel Fousseni Diawara qui écarquille les yeux et siffle à l’évocation de son ex-coéquipier »Jessy, il fallait le voir dans un vestiaire ». Un autre se souvient de lui« Au milieu du vestiaire à danser, faire des pirouettes et Yaya et les autres battre la mesure ».
Question ambiance, Moulin a depuis longtemps une place de titulaire indiscutable. Et le hip hop n’est pas sa seule spécialité, hors des terrains « Dans les jeux vidéos ou sur un quad, il est trop fort. On faisait des sorties au karting, il gagnait toujours » sourit Diawara qui n’en oublie pas l’essentiel « C’est un très bon gardien. Janot disait qu’il pouvait jouer dans n’importe quel club de L1 ». Il lui a fallu être patient mais « Il s’est maintenu à un très haut niveau » relève un de ses coaches qui insiste sur ses qualités humaines «Il n’est pas sournois, ne pense pas à sa gueule, est très positif, toujours d’humeur égale, un super mec ». Diawara renchérit « Il est joyeux. Quand quelqu’un baisse la tête, il va vers lui, établit une complicité. Il s’entendait très très bien avec les autres gardiens, Viviani, Janot. Il sait écouter, transmettre les valeurs stéphanoises ».
Didier Bigard