Il y a 10 ans, Ole Einar Bjørndalen devenait le recordman de victoires en coupe du monde de Ski. Avec 87 réussites en coupe du Monde, le 17 février 2009, « Roi Ole » naissait. Retour sur une carrière stratosphérique…
Déjà, jeune, le norvégien impressionne par ses qualités de fondeurs. Non retenu avec la sélection nationale de ski de fond, celui qui sera 20 fois champion du monde s’en va vers le biathlon, résultat : il ramène l’individuel, le sprint et la course par équipe lors sa seconde participation aux championnats du monde junior. Personne n’avait réalisé cela avant lui.
De 1992 à 1998, OLE va doucement construire son conte. Rapidement aligné en coupe du monde, le junior progresse vite et régulièrement. Dès 1994, l’insouciant coureur participe à ses premiers Jeux à Lillehammer. Un an après, il prend la 4ème place du sprint aux championnats du monde à Anterselva (Italie). Le norvégien vient de souffler sa vingtième bougie. En 1996, c’est ici-même que le natif de Drammen vient glaner sa première médaille d’or en coupe du monde, l’histoire est en marche.
Les Jeux Olympiques comme tremplin
Pendant les Jeux de Nagano (1998), il connait sa première grande victoire en championnat international, sur sprint 10 km. Après cette quinzaine, le norvégien est un tout autre biathlète. S’affirmant comme étant le prochain grand de ce sport, la flèche glaciale achève la saison au sommet du biathlon mondiale. Malgré sa montée en puissance, le classement général lui échappe les trois années suivantes. Sven Fischer d’abord et Raphaël Poirée ensuite reçoivent le gros Globe dans des saisons particulièrement haletantes.
Le Cannibale mangera l’ensemble de ses concurrents aux jeux de Salt Lake City, en 2002. Survolant la compétition de bout en bout, il attrape les quatre courses de biathlon (Individuel, sprint, poursuite et relais). En ajoutant une 5ème place sur le 30km de ski de fond, ses résultats confirment que nous avons affaire au meilleur skieur de l’histoire du biathlon. Cette année 2002 sera un tremplin pour le scandinave. La star contribue grandement à la démocratisation de son sport au niveau internationale. Bjørndalen est immense.
Une rivalité, une domination et des breloques
La magnificence de OLE réside dans sa capacité à rester tout en haut tout le temps. En 2003, après les titres olympiques viennent les premières breloques dorées mondiales. Avec le sprint et la mass Start, il débloque son compteur et fait coup double en raflant le gros Globe pour la deuxième fois après 1998. Mais une légende ne peut s’écrire qu’à deux. Grand acteur du mythe Bjørndalen, Raphael Poirée, a longtemps titillé l’ogre nordique. Les relatives failles montrées en individuel par OLE permettent au français de le dominer au classement général de 2004.
Si nous devions illustrer l’expression « homme de championnats », Einar serait sans doute parfait. Un peu en dedans lors du début de saison 2004-2005, les Mondiaux de Hochfilzen sont le spectacle d’une domination outrageuse. En obtenant la mass-Start, OEB récolte son troisième gros Globe en ayant remporté 12 courses (sur 13 participations !!).
Lors de l’exercice suivant, il se ménage pour être à son top niveau aux Jeux Olympiques de Turin. Malheureusement, le pensionnaire du club Simostranda IL n’arrivera pas à repartir d’Italie de l’or autour du cou. Michael Greis lui chipe le titre sur l’individuel et termine deuxième de la poursuite après un incroyable « mano à mano » avec Vincent Desfrane. Revanchard, Bjørndalen clôturera la saison par 6 victoires lors des 8 dernières courses et s’envolera avec, une nouvelle fois, la place de number one.
Les grands championnats, les records et le plaisir !
Passé 30 ans, le roi du biathlon va vouloir gérer sa carrière pour durer un maximum et aller chercher les records en grand championnat. C’est ainsi que le monstre sur skis ajoutera deux titres mondiaux en poursuite et sprint à son palmarès en 2007 en laissant le Général à Greis.
En 2009, il va chercher l’incroyable record de victoires d’Ingemar Stenmark en triomphant pour la 87ème fois. Mythique ! La même année, en gagnant le général, le stakhanoviste se mue en corecordman de gros Globe détenu jusqu’alors par Magdalena Fosberg avec 6 unités.
L’entrée dans la décennie suivante signe son recul dans la hiérarchie mondiale. Malgré tout, le vieux fou finit 2ème du 20km et gagne l’or avec le relais masculin des JO de Vancouver, indestructible. A 36 ans, le briscard n’a plus pour ambition d’être compétitif en coupe du monde. Ce qui l’intéresse maintenant, ce sont uniquement les grands championnats, les records et le plaisir.
Les Jeux Olympiques de Sotchi ressemblent à une faille spatio-temporelle pour le norvégien. Dès le premier jour de compétition et contre toute attente, Einar enlève le sprint et devient le biathlète le plus âgé à soulever les bras. Quelques jours après, titré en relais mixte, le octuple champion olympique revêt l’habit du sportif le plus médaillé devant son compatriote fondeur Bjørn Dæhlie (13 podiums).
A 42 ans, à Oslo, le nordique rayonne. En terminant 4 fois sur le podium des Mondiaux, le géant atteint des sommets. En 2017, à Hochfilzen, il arrache une dernière et 45ème médaille internationale.
Ole Einar Bjørndalen, c’est 95 succès en coupe du monde. 44 médailles mondiales dont 20 en or, 13 médailles olympiques dont 8 titres. Si Martin Fourcade accomplit de fascinantes choses aujourd’hui, c’est aussi grâce à monsieur biathlon, un champion divin !