Dossier réalisé dans le cadre du magazine de mars de Parlons Sports Loire :
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Le meneur de jeu de la Chorale de Roanne, arrivé l’été dernier en provenance des Etats-Unis, s’est rapidement adapté à sa nouvelle vie. Le rookie de 25 ans a des ambitions avec son équipe pour la fin de saison.
Comment vous sentez-vous à Roanne depuis votre arrivée l’été dernier ?
L.J. : “Je suis très content d’être ici aujourd’hui. Roanne est une petite ville mais les supporters sont présents à tous les matchs. J’aime beaucoup jouer devant eux parce qu’ils nous poussent à chaque match.”
Qu’est-ce qui vous a poussé à signer avec la Chorale de Roanne ?
L.J. : “C’est le coach Jean-Denys qui m’a appelé. J’ai reçu une offre et avec mon agent on a pensé que c’était la meilleure solution pour moi. C’est un très bon championnat et jouer en France à ce niveau peut faire avancer ma carrière, surtout pour un rookie c’est bien. J’ai saisi cette chance, je veux faire mes preuves chaque jour et montrer que je peux jouer à ce niveau.”
Vous vous êtes acclimaté à la vie française ?
L.J. : “Oui, complètement. La seule chose qui me manque, c’est ma femme et ma fille. C’est la première fois que je quitte les Etats-Unis pour jouer. Roanne est une belle ville. Je ne me soucie pas d’être dans une petite ou grande ville, tout ce que je veux c’est jouer au basketball.”
Quelle relation entretenez-vous avec les supporters ?
L.J. : “Je m’entends bien avec les fans. Ils nous ont montré qu’on pouvait compter sur eux lors de chaque match. On se doit de tout donner sur le parquet pour les satisfaire, gagner le plus de matchs possibles à domicile. Je suis très reconnaissant envers eux et j’espère qu’on arrivera à se qualifier pour les playoffs. Ce serait une juste récompense pour nous et pour eux”.
La pandémie a diminué le nombre de personnes en tribunes, l’appui du public est important pour la Chorale ?
L.J. : “Je pense que logiquement nous sommes meilleurs quand nous jouons devant une salle pleine. C’est aussi plus facile de se sublimer et de mettre la pression sur les adversaires. Personnellement, ça ne me dérange pas de jouer avec la pression, que ce soit à domicile quand elle est positive ou à l’extérieur quand elle est contre nous”.
Vous avez fait la finale du Skills Challenge du All Star Game en décembre, racontez-nous cette expérience ?
L.J. : “Cela a été un moment très intéressant pour moi. L’un des meilleurs que j’ai jamais vécu sur un parquet. La Ligue Nationale de Basket a organisé quelque chose de grand et les fans présents en tribunes nous ont beaucoup apporté. Il ne restait plus un seul billet, c’était à guichets fermés. J’ai beaucoup apprécié et j’ai en plus pu passer un moment avec ma famille qui était présente.”
Sur le plan personnel, réalisez-vous la saison que vous imaginiez ?
L.J. : “Je suis tenté de dire que non. Je ne joue pas comme j’en ai l’habitude et je sais que je peux faire beaucoup mieux. Le jeu ici en Europe est différent de ce que j’ai pu connaître et il faut que je continue à apprendre. Je suis heureux quand nous gagnons mais j’aimerais gagner encore plus de matchs et peut-être aller faire les playoffs.”
Si on revient en arrière, votre père était entraîneur et vous avez commencé le basket grâce à lui ?
L.J. : “Oui effectivement je suis dans le monde du basket depuis que j’ai deux ans grâce à lui. Le simple fait d’apprendre à jouer avec lui m’a apporté. Il était un entraîneur prestigieux aux Etats-Unis et ça rend forcément les choses plus faciles. Je peux dire qu’il m’a mis dans les meilleures conditions pour quitter le pays et tenter ma chance en France.”
Partir de votre pays pour tenter l’aventure en France n’a pas dû être simple, notamment de quitter votre famille ?
L.J. : “Effectivement, surtout de quitter ma famille. Ma fille avait seulement quelques mois quand je suis parti et je l’ai vue grandir à travers un téléphone. C’est dur et les jours qui ont suivi mon arrivée ont été difficiles. Ma femme travaille toujours aux Etats-Unis donc quand ma famille vient ici, elle ne peut rester très longtemps. J’espère que l’année prochaine nous pourrons être plus proches.”
Quel genre de (jeune) papa êtes-vous ?
L.J. : “(Rires) Je pense être un papa plutôt fun. Je suis toujours prêt à jouer avec ma fille.”
Et du coup, quel genre de joueur pensez-vous être ?
L.J. : “J’espère juste être celui dont l’équipe a besoin. Faire des passes, marquer, je peux essayer de tout faire. Surtout d’aider le groupe à gagner des matchs. Gagner, c’est vraiment ce qui me tient à cœur et c’est ce qui m’élève sur le terrain.”
Vous êtes né à Chicago, on se demande logiquement si Michael Jordan est votre exemple ?
L.J. : “Je suis tenté de dire que non. Michael Jordan est définitivement le plus grand joueur de tous les temps. Cependant, mon jeu et mon poste vont plus aller sur le poste de meneur de jeu avec des joueurs comme Chris Paul, Stéphan Curry, Rajon Rondo. Je m’inspire beaucoup de leur jeu.”
J’ai cru comprendre que vous étiez également fan de Lionel Messi ?
L.J. : “C’est vrai. Je n’ai pas encore eu l’occasion de le rencontrer mais j’espère que ce sera le cas prochainement (rires).”
Vous aimez le football ?
L.J. : “C’est quelque chose que j’adore. Je joue à FIFA tous les jours ! J’en ai fait quand j’étais plus jeune pendant un an, c’était amusant.”
On peut lire sur vos réseaux sociaux la phrase suivante : “I work hard to prove the doubters wrong” (traduction : “Je travaille dur pour prouver que les sceptiques ont tort”). Pourquoi ?
L.J. : “On m’a toujours dit dans ma carrière que j’étais trop petit et pas assez fort et rapide pour jouer au haut niveau. Alors cette phrase est devenue ma devise. J’ai toujours cru en moi.”
Vous avez certainement des objectifs en tête, des projets pour votre carrière, jusqu’où souhaitez-vous aller ?
L.J. : “Mon objectif est de jouer au plus haut niveau possible. Que ce soit en Euroligue ou en NBA, peu importe. Je dois m’efforcer à être le meilleur possible. Ici à Roanne, j’apprends beaucoup sur le basket européen. L’entraîneur n’est pas comme les autres et c’est très intéressant de travailler avec lui”.
Photo : Georges Burellier