Crédit photo : asse.fr
L’entraîneur stéphanois appelle au rassemblement après la défaite dans le derby : « A la fin du match, tout le monde est frustré, on râle, mais le lendemain matin on est un groupe, on est une famille et ça c’est très important ».
- Jean-Louis Gasset, deux jours plus tard, la défaite dans le derby fait toujours aussi mal ?
“Un peu moins parce qu’il y a un match mercredi. On s’occupe l’esprit. On a eu une journée pour digérer, parler avec les joueurs. Entraîneur, c’est être positif malgré la cruauté du résultat.”
- Il y a des bobos ?
“Ce sera le même groupe que devant Lyon, moins Debuchy. Selon l’état de chacun, on verra qui peut jouer. A l’échauffement avant le derby, Mathieu n’avait pas de bonnes sensations, comme de l’électricité dans la cheville, sur les appuis. On joue la prudence. On a attendu 45 jours, on peut bien attendre un peu plus. C’est un professionnel à 100 %, il ne triche pas, a envie de revenir, on le voit dans le travail mais il vaut mieux ne pas prendre de risques.”
- C’est bien d’enchaîner ?
“Bien sûr. Les victoires, c’est le seul remède quand on a connu une désillusion. Je ne dirai pas pour oublier parce ce scénario catastrophe restera gravé. Trois jours avant, c’était le scénario idéal, mais là, on, méritait de prendre un point après un match de folie, des gestes techniques, un record d’affluence des gradins en folie.”
« Le public unique, ce stade est magique »
- Pour vous qui êtes un vieux de la vieille, c’est l’une de vos plus grandes déceptions ?
“Non. Dans le passé aussi il a eu des matches qui ont fait très, très mal, mais j’ai oublié maintenant. Je garde les bonnes images. Bien sûr que le but je le revois 300000 fois mais le lendemain, comme je dois être positif, je fais un bilan, je regarde le classement. On a 36 points, on est 4ème, on est qualifié en coupe, je me dis qu’on va arriver aux objectifs du club. Avec le cœur qu’on a mis, je ne dis pas la technique parce que Lyon était meilleur, le public unique, ce stade magique, on aurait mérité un petit point mais il reste 17 matches. Il faut redonner le moral aux troupes. C’est mental maintenant. Il faut reprendre notre parcours. Ce n’est pas un accroc qui nous nous arrêter. C’est là qu’on voir les hommes. Cela a été mon discours lundi soir.”
- Vous avez aussi évoqué le deuxième but qui a beaucoup fait parler ?
“Oui. C’est ce qui m’a titillé. Thuram m’a dit un jour, « on gagne ensemble, on perd ensemble ». Les gens qui ne font pas d’erreurs ne travaillent pas comme ça. Après un match perdu tous vos commentaires changent, c’est normal. C’est le résultat qui conditionne tout. Quand vous perdez à la dernière seconde on dit très bon coaching de Bruno Genesio, très mauvais coaching de Jean-Louis Gasset. C’est logique. Il faut s’y faire. Mais que le rentrant vaut entre 20 et 30 millions, on peut le dire aussi. D’accord ? Le premier s’appelle Dembele, le deuxième Terrier. Ils nous ont mis quatre attaquants internationaux et il en rentre deux de plus. Nous, on a fait le match qu’il fallait, on a été malheureux et je ne vais pas aller voir un joueur en lui disant « Tu aurais dû faire autre chose ». Peut-être que je n’ai pas fait la bonne équipe, chacun se remet en cause, mais je ne veux pas que dans le vestiaire il y ait de petits grincements. A la fin du match, tout le monde est frustré, on râle, c’est vrai, mais le lendemain matin on est un groupe, on est une famille et c’est très important. Ça, je l’ai mis au clair avec les joueurs et ils l’ont compris parce qu’un jour ce sera un autre. On ratera un penalty, une occasion, une passe. C’est le football, et l’état d’esprit d’un groupe est très important.”
- La coupe est un objectif ?
“On va essayer de gagner ce match bien sûr, mais c’est un truc de longue haleine. On reçoit une équipe de L1 qui va aussi penser au championnat, comme nous. Feront-ils tourner ? Et nous ? Ce qui compte c’est aussi éviter la prolongation et on doit gérer les joueurs qui ont été absents longtemps comme Silva qui a eu des crampes dimanche, Subotic ou Hamouma. Il faut les protéger. La période est importante avec beaucoup de matches.”
- Vous ne jouerez pas à Nantes samedi ?
“J’ai vu ça. Je pense à la famille d’Emiliano Sala…”
Recueilli par Didier Bigard