Jean-Louis Gasset « Geoffroy-Guichard comme Anfield »

Gasset du 090519

Jean-Louis Gasset, l’objectif, maintenant c’est la Ligue des champions ?
« On va faire d’ans l’ordre, d’abord essayer de valider la Ligue Europa. Après, si on a le résultat escompté, on passera à un autre rêve. »

Vous nous faites du Guy Roux ?
« Pas du tout. Je suis toujours mesuré. C’est l’expérience. Dire on va gagner, les autres vont perdre, c’est bon pour démobiliser son groupe. Une fois qu’on a gagné, on regarde ce que les autres ont fait. Chaque week-end, il y a des écarts qui se creusent ou se réduisent. »

C’est un groupe extraordinaire

La victoire à Monaco a confirmé que votre équipe était soudée ?
« Ce n’est pas qu’à Monaco, mais depuis le début de la compétition. Je sais que j’ai un groupe de compétiteurs expérimentés et qu’on sera dans l’esprit. A Monaco, on fait une très mauvaise mi-temps parce que techniquement, on a été nuls. Je me suis peut-être trompé dans la composition de l’équipe ou le système mais il fallait juste recadrer les choses, qu’ils retrouvent leur lucidité et leur jeu. C’est une équipe qui a du cœur qui ne veut pas perdre. C’est un groupe extraordinaire. »

Vous aviez dit que les joueurs se la racontaient parfois, C’est arrivé en première mi-temps à Monaco ?
« Non. Il n’étaient pas en confiance et je ne sais pas pourquoi.»

Vous dires que vous vous êtes trompé ?
« Peut-être trompé. Ça arrive. Contre l’Ajax, Pochettino a fait entrer Llorente à la mi-temps alors qu’il était parti avec deux attaquants.»

Vous resterez sur une défense à quatre contre Montpellier ?
« Je ne sais pas. J’ai encore une nuit de sommeil. J’essaierai d’avoir la bonne idée d’entrée.»

Quel a été pour vous le déclic de votre bonne série ?
« C’est Caen. C’est là qu’est sortie l’idée – Et si on restait invaincus jusqu’à la fin ? – C’est le match charnière.»

« Si on peut faire quelque chose d’exceptionnel, on ne pas se gêner. »

Une victoire face à Montpellier mettrait la pression sur Lyon ?
« Oui, mais si l’OL gagne dimanche, on revient au point de départ. D’où l’importance du match de vendredi. Ça valide l’Europa League et c’est très bien, parce qu’il n’y a qu’une seule place cette année. Après si on peut faire quelque chose d’exceptionnel, on ne va pas se gêner. »

Les supporters sont moins mesurés. Ils ne parlent que de Champion’s League ?
« Je ne sors pas de l’Etrat, mais je sais ce qu’il se dit. Les supporters sont euphoriques et c’est bien. Ils vont nous pousser, nous aider à nous transcender et j’espère qu’on pourra fêter l’Europe vendredi. »

Les joueurs pensent à cette champion’s League. Et vous, sur un plan personnel?
« C’est le plus haut niveau… Surtout à mon âge. Quand on voit des matches comme mardi et mercredi, ce suspense, ce don de soi, cet engagement…. Je l’ai dit à mes joueurs, c’est ça le football. C’est pour ça que c’est beau. C’est sûr qu’on ne va se rapprocher parce que c’est du très haut niveau, mais sur l’état d’esprit, c’est ce qu’il faut faire. Et ce ne sont pas obligatoirement les plus connus. En, début de saison, il y a des joueurs de l’Ajax, on ne savait même pas qu’ils existaient. Et si quelqu’un avait parié sur une finale Liverpool – Tottenham… Tout est possible dans la vie, on peut rêver.

Que pensez-vous de la réforme de la Ligue des champions proposée. Si elle était en place, ni Saint-Etienne, ni Lille ne pourrait la jouer ?
On s’adapte à la situation. On s’est adapté à la VAR, aux gilets jaunes. On a déjà du mal à gérer les 25 joueurs. Si en plus il faut parler des règlements. Il y a des gens mieux placés que nous pour créer des choses comme ça. Si ce sont les meilleurs qui jouent… Les gens viennent pour les meilleurs. Ça doit être réfléchi. Je n’ai pas de sentiment là dessus. Ce n’est pas parce que je vais dire une bêtise que je vais faire avancer le schmilblick. Les gens décident comme ça, c’est tout

« Je suis resté pour connaître ça »

Revenons à Montpellier ?
« On connaît leur état d’esprit. J’étais au match contre Paris. C’est un bloc bien en place avec devant, deux buteurs Laborde et Delort, un passeur Mollet qui a une belle frappe de balle. C’est une armée. Ils se sont redonnés de l’oxygène. »

Vous sentez votre équipe capable d’éviter l’euphorie ?
« C’est mon travail, maintenir cet état d’esprit et s’améliorer, être plus constant. A chaque match il faut corriger quelque chose, dans l’efficacité, la discipline, le replacement. Mais on n’est pas euphoriques. Les joueurs ne sont pas nés de la dernière pluie. »

L’ASSE n’a pas goûté à la Ligue des champions depuis 38 ans. Ce peut être une nouvelle histoire ?
« Je suis resté pour connaître ça. On n’y est pas, mais on n’est pas loin. »

« Le ramadan ? Ce qui m’intéresse, c’est que les joueurs soient à 100 % »

Utilisez-vous la rivalité avec Lyon dans votre préparation ?
« Pas du tout. On est à un point du troisième et le classement est dans le vestiaire pour que les joueurs le voient tous les jours. Que ce soit l’OL, ça rajoute du piment, oui. »

Qu’est ce qu’un coach craint le plus dans une bonne série ?
« Le relâchement, parce qu’on joue à Geoffroy-Guichard à guichets fermés et qu’on a deux matches à domicile. Mais il n’y a rien de fait. C’est à nous d’emmener le public, pas l’inverse, comme Liverpool l’a fait en donnant le tempo d’entrée. »

En voyant Anfield, vous vous dites que ça pourrait être comme ça la saison prochaine à Geoffroy-Guichard ?
« C’est un stade qui peut y ressembler, une ambiance qui peut y ressembler. Et c’est beau. »

Vous avez des joueurs concernés par le ramadan , Khazri, Bennasser. Comment le gérez-vous ?
« J’ai dit que je n’ai aucune opinion là dessus mais que ce qui m’intéresse, c’est que les joueurs soient à 100 %. J’espère qu’il y a des méthodes pour ne pas abîmer le match. Comment jouer 90 minutes sans manger ? Je pense qu’ils font ce qu’il faut. »

Didier Bigard

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