- Jean-Louis Gasset, c’est un week-end important ?
« Comme les autres. Peut-être parce qu’il y a une confrontation directe, mais l’inconnue, c’est nous. Qu’on fasse le job et après, on regarde ce qu’ont fait les autres. »
- Ce match va-t-il ressembler à celui de l’aller ?
« Après le grand mercato de Monaco en janvier il y a eu les bons résultats de février et on a dit ils vont revenir très vite et très haut. Là, ils ont un coup de moins bien, mais ça reste Monaco avec Falaco, Sidibe, Glick, Golovin et autres, que de grands joueurs. Ils sont peut-être inquiets mais peuvent se dire que s’ils gagnent un match ils sont sortis d’affaire. Mercredi contre Rennes, menés 2-0, ils sont revenus et c’est une équipe bâtie pour la Champion’s League. »
«Je m’en fous des calendriers. Il faut savoir comment on fait un résultat à Monaco »
- Ils n’ont plus gagné depuis cinq matches ?
« Oui, ils ont peut-être pensé à un moment que c’était fait, qu’ils avaient rempli leur mission. Mais on ne va pas s’occuper des autres. Le problème, c’est nous. »
- Vous pensez, sentez que vos joueurs se dispersent ?
« Pas du tout, mais je leur dit que ça ne sert à rien de regarder les autres si vous n’avez pas gagné. Avant Toulouse, on était à 3 point du 3ème et à 2 devant le 5ème. Là, on est toujours à 3 points parce qu’on a gagné comme Lyon, mais il y a deux équipes à 5 points derrière. Je vois des calendriers pour les quatre équipes de devant mais je m’en fous des calendriers. Il faut savoir comment on fait un résultat à Monaco. »
- Bennasser sera dans le groupe. Monaco n’a pas demandé qu’il ne soit pas aligné?
Dans le contrat de Vada, il était écrit que contre Bordeaux, il ne pouvait pas jouer. Là, non, rien n’a été notifié.
- Les deux dernières journées, Lyon avait joué avant vous, Cette fois, c’est vous qui pouvez leur mettre la pression ?
« Oui, si on gagne. On a notre destin entre nos mains. »
- Vous vous dites qu’en faisant 12 sur 12, vous serez en Ligue des champions ?
« Non. Après Lille, j’avais dit qu’on était capable de faire une série et de ne plus perdre jusqu’à la fin du championnat. Je sais qu’on a une équipe de compétiteurs. On a remporté cinq victoires et un nul depuis, mais les quatre autres matches sont difficiles. Tous les week-end on voit une surprise parce que des joueurs peuvent être moins concentrés. Il faut que j’arrive à leur mettre ça en tête. Si on se déconcentre, on est capable de faire basculer le match dans l’autre sens»
« Ils sont capables de faire une grosse entame et d’un coup de se la raconter »
- Comment ressentez-vous le fait qu’ils soient moins concentrés ?
« Je le vois dans les matches. Ils sont capables de faire une grosse entame contre Toulouse et d’un coup de se la raconter, de perdre un ballon facile àç 25 mètres qui relance le match. C’est ça la concentration. Et si Ruffier n’arrête pas le penalty, qu’est-ce qu’il se passe ? Il reste un quart d’heure et là on fait des contres où on va à 1000 à l’heure. On a perdu des ballons à 35 mètres de nos buts parce qu’on s’est relâché. J’essaie de les recentrer là dessus. Mais ils sont têtus. »
- On peut parler de tournant à Monaco ?
« Mais non. Il restera neuf points. Lyon reçoit, on se déplace et après on recevra deux fois. Des tournants, on ne fait que ça. »
- Comment expliquez-vous cette belle série ?
« Par le fait d’avoir déjà joué les équipes de devant. Quand vous rencontrez le grand Paris, c’est difficile d’exister. On a essayé et cédé sur l’éclair de Mbappé. Quand on les a joués, ils restaient sur la victoire à Manchester, surfaient sur la vague. »
- Vous parlez du grand Paris. Là il est en roue libre, ça fausse les données ?
« Chaque année, c’est un peu pareil. Cela a une incidence, obligatoirement. Qu’ils ne gagnent pas la coupe fait que le cinquième n’est pas européen. Il y a un moment que ça n’a pas eu lieu. »
- Vous avez trois joueurs en forme devant, comment se fait le choix ?
Selon le plan de jeu. C’est un privilège. »
- Quand définissez-vous ce plan de jeu ?
« Ca dépend de l’adversaire, de la forme du moment, l’animation du système, les absences, les blessures. Parfois, les choix sont moins évidents, le groupe est restreint, on met des jeunes mais même eux peuvent être touchés. Charles Abi n’a pas encore récupéré après la finale. »
« Si l’arbitre nous donne un penalty, je veux bien attendre une minute »
- Vous regardez qui vous arbitre avant un match ?
« Oui, je regarde ceux qui m’ont expulsé… Là, c’est M. Millot qui a arbitré la finale de la coupe de la Ligue. On ne l’a pas eu depuis le mois d’août à Strasbourg, et on ne va pas focaliser là dessus. C’est vrai qu’il avait expulsé Neven Subotic mais je me rappelle que les joueurs n’étaient pas prêts. »
Au niveau de l’arbitrage, justement, certains sont tatillons d’autres laissent jouer.
« Il va falloir se régler. On doit se réunir et harmoniser le truc avec ces mains volontaires ou non, décollées ou pas. Là, on ne fait que discuter et ça énerve tout le monde. Vous marquez ou prenez un but et avec le VAR, il y a cette minute où vous attendez de savoir s’il est valable. Elle est terrible la minute. »
- Justement on attend aussi quand il y a un penalty et cela peut déconcentrer le buteur comme Fekir ou Gradel dimanche ?
« Si l’arbitre veut nous donner un penalty, je veux bien attendre une minute. Là, ce n’est pas pareil mais quand on marque, attendre, ça enlève l’émotion du public. Ca joue sur les nerfs.»
« Cabella est plus collectif, fait moins de grigris »
- Des images de Cabella de sortie circulent sur internet ?
« Il avait la permission d’aller au mariage de son meilleur ami et je savais qu’il serait à l’entraînement ce matin. Tout est clair.»
- Cabella, justement, en quoi a-t-il progressé ?
« Il est plus collectif, fait moins de grigris pour se faire plaisir. Il joue pour faire mal, donne de bons ballons et son entente avec Wahbi est plus fraîche.»
- Avant le match à Monaco, porterez-vous le maillot hommage aux victimes de Furiani ?
« Bien sûr. J’ai vu les supporters qui m’ont expliqué, Ghislain Printant me parle de cette souffrance, Rémy Cabella et Wahbi Khazri sont corses, on est solidaires. On nous donne l’ordre de jouer que voulez-vous qu’on fasse ? Forfait ? J’ai compris ce que voulaient dire les supporters. On sera pénalisé par leur absence, mais et je leur ai répondu vous vous rattraperez sur les derniers matches.»
Didier Bigard