Cela fait maintenant quelques années que Fernando Alonso a fait part de son désir de décrocher la triple couronne du sport automobile. Il s’agit d’un titre non officiel mais qui consiste a remporter les trois courses mythiques du sport automobile : le Grand Prix de Monaco de Formule 1, les 24 Heures du Mans en Endurance et les 500 Miles d’Indianapolis en Indycar aux Etats-Unis. Seul le Britannique Graham Hill a réussi cette performance à ce jour.
On ne présente plus Fernando Alonso, champion du Monde 2005 et 2006 de Formule 1, 32 victoires dont deux à Monaco, en 2006 et 2007. Le plus jeune pilote champion du monde en son temps n’avait pas d’objectif de triple couronne à la base. On ne peut pas l’affirmer mais il est certains que les temps difficiles vécus en fond de grille avec une McLaren peu compétitive à moteur Honda lui ont certainement donné des envies d’ailleurs.
Alonso, très complet, parmi les plus efficace en course avec une science de la course rare voulait certainement se prouver qu’il était encore l’un des meilleurs malgré des résultats loin de ses standards en F1. Surtout, la réunion Honda et McLaren était d’autant plus une déception que cela devait représenter un challenge unique pour faire revivre les grandes heures d’Ayrton Senna et Alain Prost en 1988-1992.
Cet objectif de triple couronne s’est concrétisé l’année dernière. Alonso a pris part a son premier engagement aux 500 Miles d’Indianapolis au volant d’une monoplace Andretti. Cela faisait sens puisque McLaren et Andretti partageaient alors le même motoriste, Honda. L’écurie Andretti en Indycar est détenue par Michael Andretti, fils du champion du monde 1978 de F1, Mario Andretti et lui même, Michael, pilote McLaren en F1 lors de la saison 1993. Des liens solides entre les deux entités ont donc concouru pour faciliter ce rapprochement.
En grand professionnel, Alonso a suivi humblement toutes les étapes pour arriver très bien préparé pour cette épreuve et se trouver d’emblée très compétitif. Qualifié 5ème, cette performance a impressionné parmi les routiers de la discipline tel Helio Castroneves, Tony Kanaan, Ed Carpenter, James Hinchcliff, Graham Rahal, Scott Dixon, Simon Pagenaud et consorts. Las, après une prestation très solide et 27 tours passés en leader de l’épreuve, son moteur a cassé à une vingtaine de tours de l’arrivée. Comblé et adopté par les Américains, Alonso reviendra sans doute.
Cependant, participer aux 500 Miles d’Indianapolis était une gageure puisque l’espagnol a du faire l’impasse sur le Grand Prix de Monaco couru le même jour. Hors cette année, McLaren a fait savoir qu’il était impossible pour Alonso de manquer une seule course de Formule 1. L’arrivée du moteur Renault dans la McLaren devait permettre un regain de compétitivité, de gros résultats pourraient être à portée de l’écurie Britannique, principalement à Monaco.
Les envies de Triple Couronne d’Alonso sont devenues si importante pour Alonso après cette expérience positive dans l’Indiana que McLaren a bien compris que c’est à cette condition qu’ils pouvaient prolonger l’Ibère pour 2018 ; lui permettre de courir au Mans. Si cela n’a pas été révélé ainsi, un compromis a dû être trouvé en ce sens. Les 24 Heures du Mans étants programmés pour le 16-17 juin, aucun Grand Prix de F1 n’est prévu. La voie est donc libre. Mais Alonso, perfectionniste et rigoureux n’entend pas se lancer dans une course de 24 Heures la “fleur au fusil”. Alonso s’est donc engagé pour la saison complète d’Endurance en parallèle de la saison de Formule 1. Cela représente une année à 26 week-end de compétition en quelques neuf mois.
Eric Boullier, directeur de la compétition chez McLaren a été invité à s’exprimer sur ce programme chargé. D’abord réticent, le Français a fini par se montrer enthousiaste, déclarant que Alonso, en féru de sport et de compétition passait déjà ses week-end libres à courir en karting, le voir engagé en Endurance allait le plonger dans un univers rigoureux, pleinement concentré et affuté pour être encore plus performant en Formule 1.
Cette nouvelle étape commence ce week-end avec les 6 Heures de Spa-Francorchamps en Belgique. Alonso est engagé dans l’équipage de la Toyota N°8 avec le Suisse Sébastien Buémi, pilote maison chez Toyota, pilote E-Dams Renault en Formula E, protégé de Red Bull en F1 et Kazuki Nakajima, ex-pliote Willams en Formule 1. Le timing est parfait pour Alonso puisque le retrait de Audi en 2016 puis Porsche l’année dernière du championnat d’Endurance ouvre une voie royale pour Toyota, malheureux ces deux dernières années au Mans pour remporter enfin la classique Mancelle. D’un point de vue technique, la Toyota Hybride développant 1000 chevaux est au dessus de la concurrence. Les LMP1 (Le Mans Prototype) des écuries privées n’ont pas les capacités à la régulière pour rivaliser avec l’équipe d’usine.
Les premiers essais libres des 6 Heures de Spa se sont déroulés hier et si le matin, la première LMP1 non hybride s’est positionnée à moins d’une demie seconde du temps de référence posté par Alonso, l’après-midi, la première LMP1 non Hybride, une Rebellion a terminé reléguée à 2,6 secondes du meilleur tour fixé par Mike Conway sur la voiture soeur, la Toyota N°7. Les qualifications pour la catégorie LMP1 et LMP2 ont lieu cet après midi. Ce sera l’occasion d’en savoir plus sur la compétitivité des forces en présence. La fiabilité sera cependant primordiale puisque avec des courses de 6 heures et 24 heures, des problèmes techniques pourraient rebattre les cartes. La victoire n’est pas garantie assurément pour Toyota même si l’avantage technique est conséquent.
Bonne nouvelle pour les fans Français, la super-saison 2018-2019 d’Endurance sera à suivre sur la chaine l’Equipe, canal 21 de la TNT. Le départ des 6 Heures de Spa est prévue à 13h30. Le drapeau à damiers sera logiquement agité à 19h30.
Le calendrier de la saison d’Alonso :
5 mai | 6 Heures de Spa |
13 mai | GP d’Espagne |
27 mai | GP de Monaco |
10 juin | GP du Canada |
16-17 juin | 24 Heures du Mans |
24 juin | GP de France |
1er juillet | GP d’Autriche |
8 juillet | GP de Grande-Bretagne |
22 juillet | GP d’Allemagne |
29 juillet | GP de Hongrie |
19 août | 6 Heures de Silverstone (Grande-Bretagne) |
26 août | GP de Belgique |
2 septembre | GP d’Italie |
16 septembre | GP de Singapour |
30 septembre | GP de Russie |
7 octobre | GP du Japon |
14 octobre | 6 Heures de Fuji (Japon) |
21 octobre | GP des Etats-Unis |
28 octobre | GP du Mexique |
11 novembre | GP du Brésil |
18 novembre | 6 Heures de Shanghai |
25 novembre | GP d’Abou Dhabi |
Mai 2019 | 6 Heures de Spa |
Juin 2019 | 24 Heures du Mans |