Trois victoires, une pole position et treize podiums, voilà ce qu’a offert Vettel à Ferrari en 2015. Après cette première saison époustouflante chez les rouges, Vettel commence maintenant a ressentir le poids de la pression due aux attentes des dirigeants de la firme italienne.
Une écurie comme Ferrari ne rêve que de titres. Après plusieurs saisons ou la voiture n’a pas été à la hauteur des espérances, la SF16-H devait pouvoir rivaliser avec la Mercedes. La refonte de l’architecture du moteur, plus la redéfinition du châssis par James Allison devait garantir une réduction majeure de l’écart sur les flèches d’argent. Il était tombé à moins d’une demi seconde.
Mais la saison n’a pas commencé comme prévu. Malgré les soucis d’Hamilton, ce qui était impensable à la vue des essais hivernaux, Ferrari a réussi a en avoir d’avantage. Il y a les problèmes qui sont comme le prix a payer de ces choix techniques. Par deux fois, la fiabilité a été en cause, que ce soit le turbo pour Raikkonen en Australie ou le problème électrique du moteur de Vettel à Bahrein. Mais ce qui fait le plus mal pour Ferrari, ce sont les accrochages subis en Chine et en Russie. Par deux fois, Daniil Kvyat s’est distingué. Vettel ne s’y est pas trompé en désignant le russe de torpille. Si la première fois, à Shanghai, l’attaque est passée et sa légitimité n’est pas à prouver, à Sotchi, elle aura été fatale. Kvyat est arrivé beaucoup trop vite au freinage du premier virage. Il ne s’agit que du premier tour et l’embouteillage est inévitable. Même en sautant sur les freins, cela n’a pas suffit.
Le second contact a envoyé Vettel dans les barrières. Il s’agit d’une erreur de sa part. Pour Jean Alesi, cette erreur pourrait s’expliquer par le fait que le russe est sous pression constante de la part de Red Bull. Le russe est menacé par Max Verstappen et le voilà obligé de surconduire. Daniil Kvyat a contre son gré torpillé la saison des Ferrari.
L’affaire est délicate pour Ferrari qui n’a vu ses deux voitures à l’arrivée qu’une seule fois. Elle a laissé échapper beaucoup de points. Le podium de Raikkonen n’est que le minimum syndical pour Ferrari. Mercedes, elle, a placé ses deux monoplaces dans les points. Résultat, au classement constructeur, Ferrari accuse déjà un retard de 81 points. Raikkonen est troisième au classement pilote, mais à 57 unités derrière Rosberg et Vettel est relégué cinquième à 67 points du leaders ; soit plus de deux victoires. Ferrari a déjà grillé pas mal de ses cartouches. Les pilotes Ferrari devront inscrire un maximum de points sans que Mercedes ne soit en mesure de gagner les prochaines courses. Hors, même avec des soucis techniques, Rosberg et Hamilton peuvent finir dans les gros points. Rosberg est passé deux fois près de l’abandon mais n’a jamais été perturbé pour remporter ses victoires.
Ferrari a enfin conçu une voiture capable de gagner. Ces résultats loin du compte engendrent de la frustration. Maurizio Arrivabene expliquait que Ferrari devait gagner les cinq prochaines courses pour pouvoir encore être en lice. Ils ne devront plus avoir ni soucis, ni accrochages.
Les attentes sont très fortes, de la part des dirigeants, mais aussi de la presse et des tifosi. Les journaux italiens exigent le maximum de la part de Maranello. Ainsi, La Reppublica un journal très connu n’a pas hésité à titrer “Ferrari se noie dans un bourbier de problèmes”. Après des objectifs affichés ambitieux, la déconvenue est grande. Beaucoup d’efforts ont été gâchés, réduits à néant. Néanmoins, les employés de Ferrari, comme toutes personnalités latines ont un orgueil et auront à coeur de réagir.
Il se dit que les problèmes de fiabilité rencontrés par Mercedes sont dû à la pression de Ferrari, qui par voie de conséquence se retrouve à repousser les limites pour garder son avantage. Rien est encore fait au championnat. Maurizio Arrivabene entend que ses troupes ne se démoralisent pas trop vite. Mercedes peut encore perdre mais Ferrari ne supportera pas plus longtemps cette situation.
Ferrari doit réagir. Lorsqu’elle aura enfin un week-end normal, elle saura se montrer dans les rétroviseurs de Rosberg et Hamilton. Les circuits européens se déroulent en été, quand la chaleur est plus forte que Bahrein la nuit où Shanghai et Melbourne. La chaleur favorise Ferrari et sa gestion des pneumatiques.