Des illusions et aujourd’hui, des désillusions. Quand le fameux triumvirat de l’ASSE si souvent mis en avant par Pascal Dupraz, parlant de ses « patrons », a bâti l’équipe en début de saison, on y a cru. On avait presque oublié que Jean-François Soucasse restait sur un échec à Toulouse, que Samuel Rustem s’était surtout occupé de sécurité jusque-là et que Loïc Perrin avait été bombardé à son poste sans avoir eu le temps de vraiment s’y préparer.
En fait, on y croyait parce que Laurent Batlles avait affiché une ligne de conduite et que le club le suivait avec des joueurs recrutés pour opérer dans un système précis, avec des qualités techniques supposées et un bon état d’esprit. Les observateurs, dans leur grande majorité imaginaient l’équipe armée pour la Ligue 2, d’autant que toute pression était enlevée avec une remontée dans l’élite planifiée sur deux ans.
Dans ces projections, on zappait toutes les réserves qui auraient pu être émises sur les blessures qui avaient longtemps écarté Anthony Briançon et Lenny Pintor des terrains, que Jimmy Giraudon avait bien peu joué avec Liganes en D2 portugaise où il avait été prêté, que Thomas Monconduit, comme il se qualifie lui-même, était à la cave à Lorient, de même que Matthieu Dreyer, que Léo Petrot avait dû passer par Andrézieux pour se relancer, que Dylan Chambost n’avait pas non plus été conservé par l’ASSE en son temps, qu’Ibrahima Wadji allait avoir besoin de temps pour trouver ses marques, que Mathieu Cafaro s’était échoué au Standard de Liège, que Benjamin Bouchouari n’était qu’à l’aube de sa carrière. Mais on y croyait parce qu’on pensait ces hommes avoir du caractère, un sens de la solidarité et du collectif, de l’envie, de l’enthousiasme, du dynamisme, de la régularité. On les supposait capables de coller à l’image de Geoffroy-Guichard, de mettre du rythme pour enlever celui des tribunes retrouvées. Des illusions, des désillusions … On attend qu’ils sonnent la rébellion. Et pas en collectionnant des cartons.
Rédigé par Didier Bigard
Photo : asse.fr
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