Il a été l’idole de tout un peuple. En 2007, la Chorale de Roanne devenait Championne de France de basketball avec une équipe phénoménale. Parmi les joueurs sacrés, Marc Salyers a su tirer son épingle du jeu. Nous l’avons retrouvé aux Etats-Unis. Entretien.
Vous êtes loin de Roanne maintenant, comment allez-vous ?
La vie est belle et je profite de celle-ci jour après jour. Je peux dire que j’ai une vie de rêve. Je suis marié à une magnifique femme qui est aussi ma meilleure amie. Je me trouve assez chanceux de ce côté-là (Rires). Aujourd’hui je suis conseiller dans une entreprise de placement financier. J’aide les gens à faire des investissements et à prévoir leurs retraites. J’adore ce que je fais.
Qu’est-ce qui vous a poussé à signer ici ?
Quand j’ai signé à Roanne en 2006, j’ai accepté de gagner beaucoup moins d’argent. Mon agent m’a dit qu’il fallait voir ça comme un investissement à long terme. Il m’a convaincu que les efforts allaient payer et qu’il fallait que je joue pour le coach en place (Jean-Denys Choulet). Et effectivement il avait totalement raison…
Comment s’est passée votre arrivée à la Chorale ?
J’avais déjà pu vivre en France avant à Pau et quelques mois à Gravelines. Donc j’étais assez familier avec la France et la culture française. Je savais que j’allais être heureux à Roanne.
Quel souvenir gardez-vous de votre passage à Roanne ?
Il y en a beaucoup trop pour que je puisse en citer qu’un seul. Les fans et les amis que j’ai rencontrés là-bas resteront à jamais comme les meilleurs souvenirs de mes années roannaises. Les gens de cette partie de la France sont vraiment géniaux.
Comment vivait le groupe en 2007 ?
C’était vraiment sympa. J’étais l’un des joueurs les plus expérimentés à l’époque. J’ai essayé d’être un leader et de montrer aux plus jeunes ce qu’il fallait faire pour gagner. Avec le coach Jean-Denys nous avions développé une vraie culture de la gagne très rapidement et tout le monde dans le vestiaire partageait cette même envie pour le but commun. C’est quelque chose de très rare pour une équipe si jeune.
Quel a été le moment le plus important lors de la saison du titre ? A quel moment avez-vous réalisé que le titre était possible ?
Je pense que notre victoire à la Semaine des As a été le moment le plus important de la saison. Cela nous a donné beaucoup de force et de confiance en nous. Nous avons réalisé que nous pouvions remporter le championnat.
Êtes-vous toujours en contact avec certains joueurs de l’équipe ? Avec les joueurs de 2007 ?
J’ai recroisé certains coéquipiers depuis mon départ de Roanne. On garde un contact grâce aux réseaux sociaux mais avec le temps c’est difficile, nous sommes éparpillés au quatre coins du monde.
Quel regard portez-vous sur votre parcours après avoir quitté Roanne ?
La fin de ma carrière était décevante. J’ai perdu la motivation après quelques temps difficiles. Je n’arrivais pas à avoir la même envie que j’aurais aimé avoir. Je n’ai jamais autant aimé jouer que quand j’étais plus jeune. J’aurais aimé que mon épopée française se termine mieux. Cependant quand on regarde ce que j’ai pu faire ici le bilan est plutôt positif. J’ai joué quatre saisons et à chaque fois j’ai participé aux playoffs. Je suis allé en finale à chaque fois (avec trois équipes différentes, Pau, Roanne et Le Mans). J’ai remporté deux fois le championnat et j’ai été élu MVP à chaque fois. Je suis donc très fier de ma carrière en France.
Continuez-vous à suivre la Chorale de Roanne ?
Évidemment ! Chaque année je suis les résultats. Je serai toujours leur plus grand fan !
Comment percevez-vous votre célébrité toujours présente à Roanne ?
Je suis juste heureux de voir que les fans se souviennent aussi affectueusement de moi que je me souviens d’eux. Comme j’ai pu le dire auparavant, j’aime vraiment les Roannais. Ils ont toujours su me faire sentir comme si j’étais à la maison.
Regrettez-vous de ne pas être revenu à la fin de votre carrière ?
Bien évidemment. J’aurais vraiment aimé signer de nouveau à la Chorale avant que Jean-Denys Choulet ne parte. Malheureusement cela n’a pas fonctionné.
Un mot sur Jean-Denys Choulet ?
C’est un entraîneur à l’écoute de ses joueurs. Il s’adapte à son effectif. Il m’a donné la liberté de m’exprimer tel que je suis sur les terrains. Il a été un des meilleurs leaders et entraîneurs pour lequel je n’ai jamais joué. Je suis honoré de le compter parmi mes amis.
Une anecdote inédite sur la saison du titre ?
J’en ai beaucoup en stock mais parfois certaines choses sont mieux là où elles sont ! (Il rigole)
Photo : Olivier Fusy