Privés du titre de champion de France par Paris et Monaco, Lyon et Marseille se livrent une lutte acharnée pour une place sur le podium ces dernières années. Une nouvelle rivalité entretue par les médias et leur deux présidents pyromanes.
Chaque club a eu son âge d’or durant ces trente dernières années. L’OM de Tapie a dominé la scène nationale avant de conquérir l’Europe à la fin des années 80 et début des 90s avant que l’OL ne monopolise le trône de la Ligue 1 entre 2002 et 2008 avec sept titres de champion de France. Mais cette ère est définitivement révolue à l’heure où Monaco et surtout le PSG remportent tout sur leur passage grâce aux investissements étrangers. Bien sûr, rien ne vaut un PSG – OM ou le derby OL -ASSE comme l’a rappelé Bruno Génésio cette semaine. Mais la troisième place du championnat, dernière qualificative pour la Ligue des Champions, est donc devenue de plus en plus prisée par les deux Olympiques. D’autant que certains clubs comme Nice viennent parfois jouer les trouble-fêtes. Une dimension sportive qui donc a rejailli sur les terrains et les joueurs.
De la tension sur le terrain… et en coulisses
Parmi les souvenirs marquants les plus récents, impossible de ne pas évoquer le retour de Mathieu Valbuena au Vélodrome en 2015. Passé chez les Gones après avoir évolué sept ans en terre olympienne, le joueur s’était vu réservé un accueil exécrable de la part de ses anciens supporters (effigie du joueur accrochée à une potence, jets de projectifs, insultes…). Ce soir-là, la rencontre avait même dû être interrompue plusieurs minutes pour ramener le calme dans l’enceinte marseillaise. Résultat final : 1-1.
C’est aussi en coulisses que se joue parfois l’Olympico. Jean-Michel Aulas, habitué des polémiques, n’hésite jamais à égratigner ses homologues comme lorsqu’il avait traité de “guignol” Vincent Labrune alors président de l’OM. L’an dernier, le match retour avait été aussi très tendu et chacun s’était renvoyé la balle devant la commission de discipline. Jacques-Henri Eyraud n’avait pas à hésiter à répondre directement au président Lyonnais à quelques jours de la finale de l’Europa League, disputée au… Parc OL. Ce qui avait fait craindre des débordements de la part des supporters. Enfin, plusieurs joueurs ont souvent été sollicités par les deux clubs lors du mercato. Moussa Dembélé en est d’ailleurs le dernier exemple. De quoi accentuer encore plus la haine que se vouent les supporters des deux équipes.
Déjà un tournant de la saison
Si la rencontre de demain se jouera probablement dans un contexte plus apaisé, il n’est pas exclu de voir quelques fricotements. Néanmoins, le défenseur marseillais Adil Rami qui en était presque venu aux mains avec le Lyonnais Marcelo l’an dernier, sera absent ce dimanche pour blessure. Dans tous les cas, les spectateurs attendent du spectacle et une performance de haut niveau après une semaine très contrastée pour les deux clubs. Les Lyonnais espèrent une confirmation sous forme de déclic après l’exploit mercredi contre Manchester City (2-1) tandis que les Phocéens voudront oublier leur première rencontre d’Europa League perdue contre Francfort ce jeudi (1-2).
(Crédit photo : Thierry Garro)