Aujourd’hui commence le Masters 1000 de Toronto, comme chaque année, le mois d’août est très chargé. Mais avant d’ouvrir le bal, replongeons nous dans le passé en se remémorant le bel été 2015 de Roger Federer…
Comme annoncé il y a deux semaines, Roger Federer ne participera au tournoi de Toronto. Ayant joué l’Open du Canada l’an dernier, à Montreal, le Suisse s’était tiré une balle dans le pied pour l’Us Open après s’être fait mal au dos pendant cette semaine canadienne. Alors voilà, cette saison, “Roger” n’a pris aucun risque et ses fans le retrouveront la semaine prochaine pour le Masters 1000 de Cincinnati.
Retour donc dans le passé, pas si loin que ça, en 2015. Cette année là, Roger Federer avait également fait le choix de faire l’impasse sur l’Open du Canada. Vainqueur à Cincinnati et finaliste malheureux à l’Us Open face à Novak Djokovic, l’homme aux 20 titres du Grand Chelem avait toutefois connu un été étincelant, alors qu’il était toujours en quête de son dix-huitième titre du Grand Chelem. Faisons donc un léger point sur la situation de l’époque; au début du mois d’août, la situation est simple, un seul homme domine la planète tennis. Novak Djokovic, au top de sa forme, marche sur l’eau depuis le début de l’année et a remporté tous les Masters 1000 auxquels il a participé, ainsi que l’Open d’Australie et Wimbledon (Rien que ça!). A l’entame de cette tournée américaine, le Serbe ne compte seulement que trois petites défaites, une face à Ivo Karlovic en janvier à Doha, une face à Roger Federer en finale à Dubai et la mémorable finale perdue face à Stan Wawrinka à Roland Garros. Alors, oui, en effet, il est difficile de voir autre favori que le Serbe pour cette tournée américaine. Néanmoins, l’homme le plus proche de lui depuis le début de cette saison est bel et bien Roger Federer. Du haut de ses 33 ans, le Suisse parvient toujours à rivaliser avec la machine Serbe. Alors quand vient le tournoi de Cincinnati, on est en droit de se demander ce qu’il va se passer… Novak Djokovic vient de connaître sa première défaite en Masters 1000 en finale à Montréal face à Murray et Federer lui, semble plus à l’aise que jamais dans l’altitude de Cincinnati, un tournoi qu’il a déjà remporté à six reprises… En effet, le Suisse est en état de grâce. Vainqueur de Murray (demi-finale) et Djokovic (finale) sans concéder la moindre balle de break, le maestro rayonne à Cincinnati. Incroyablement agressif toute la semaine, “Roger” a rendu fou tous ses adversaires et a enfin pris son bien en Masters 1000 après deux finales perdues face à Novak à Indian Wells et à Rome…
LA CRÉATION DU SABR
Toutefois, malgré son septième titre à Cincinnati, qui a mis un terme aux espoirs de Golden Masters de Novak Djokovic, le Suisse s’est fait remarquer par sa nouvelle arme… le SABR. Désormais légendaire et très apprécié du public, le SABR avait fait sa première apparition à Cincinnati lors de son premier tour contre Roberto Bautista Agut. Le SABR (Sneak Attack By Roger) consiste à s’avancer dans le carré de service sur deuxième balle adverse afin de jouer un retour en demi-volée… assez bluffant. Exécutant ce mouvement toute la semaine, Federer a montré qu’il avait encore de la ressource et de la créativité. Cette arme, qui a fait le buzz durant cet été 2015, était également une solution pour contrer le service de Novak Djokovic… et à Cincinnati cela a fonctionné : “Il l’a essayé à Cincinnati. Cela a fonctionné deux ou trois fois. C’est un coup excitant pour lui. Pour le joueur de l’autre côté du filet, je ne suis pas sûr. Donc je n’ai rien d’autre à dire” dit Novak.
SABR à part, viendra l’US Open. Roger Federer n’y a plus joué de finale depuis 2009 mais cette année, grâce à sa pause, le Suisse l’avoue : “Je me sens bien et pas fatigué”. Titré à Cincinnati après avoir battu Novak Djokovic, Roger Federer se présente donc comme favori à égalité avec son rival. De nouveau numéro deux mondial, si revanche il y a, ce sera en finale. Les deux hommes tracent leur route jusqu’à l’acte final. Novak Djokovic, toujours aussi constant, ne rencontrera que guère de problèmes sur ses six premiers tours. De même pour Roger Federer, qui avec un service étincelant et une créativité aérienne, se montre très frais et impressionnant. Ne perdant pas un set avant la finale, le Suisse se montre hyper impressionnant et efficace. Écrasant Richard Gasquet en quart de finale puis Stan Wawrinka en demi, les questions fusent… Le 18ème titre du Grand Chelem, sera t-il pour New York? Dans un Arthur Ashe comble, les deux hommes rentrent sur le court pour jouer ce qui va être l’un des plus beaux duels “Federovic”… Le public a fait son choix et le support sera pour Roger Federer, mais rien ne vient enrayer Novak Djokovic sur cette finale, même le public. Impressionnant en retour, au service, dans l’échange et en défense, le Serbe ne semble pas vriller, alors qu’il est opposé à un Roger, ultra offensif et extrêmement dense… Mais voilà, une chose a manqué à Federer, c’est la réalisation de ses balles de break, avec un ration de 4/23, le Suisse ne pouvait guère espérer mieux. Tutoyant son meilleur niveau tennistique, Federer s’incline tout de même contre plus fort que lui ce jour là. Et après ce match, on est en droit de se demander si le numéro deux mondial va pouvoir regagner un tournoi du Grand Chelem, surtout avec ce “Nole” là en face… Mais au tennis tout va très vite et Federer reste éternel, la suite vous la connaissez…