Il neigeait, un peu, beaucoup, passionnément. Ce soir-là, en 1994, les âmes de Geoffroy-Guichard ne venaient pas voir les Verts face à l’ogre du Paris Saint-Germain mais une équipe bien plus modeste.
L’écurie parisienne se présente avec une équipe cinq étoiles. À l’époque, Côte Chaude joue en division Honneur Régional. Après un parcours fabuleux, les Ligériens terminent en apothéose. Un 32e de finale face à la meilleure équipe de France. Pour l’occasion, 35 000 spectateurs étaient venus encourager le Petit Poucet de la compétition. Face à Raï, Le Guen et Ricardo, les footballeurs du dimanche du quartier de Saint-Etienne prennent le moment comme il vient. Avec plus d’admiration que de pression, les amateurs vivent à fond la plus grande sensation de leur carrière de footballeur. Si le résultat ne fait guère de doute, l’ambiance si spéciale du stade mythique de la Loire est bien présente. L’histoire est encore plus belle pour le gardien des Stéphanois.
Stéphane, 18 ans n’aurait jamais dû vivre ce moment magique. Le Junior a profité de la blessure du titulaire habituel pour affronter les plus grands attaquants de Ligue 1 de l’époque. Malgré de très bonnes sorties, l‘aisance technique et collective du groupe d’Artur Jorge eurent raison de la fougue du jeune portier. 10 buts encaissés. Alors oui, le ballon naviguera plus dans la moitié de terrain des Ligériens. Accablés, les Cote-Chaudaires subiront avec élégance la domination sans équivoque des Parisiens. Cependant, l’essentiel n’est pas là. Le temps d’un match, le Chaudron vert, a été le point de rencontre entre les millions et les miniers, entre le football professionnel et le football amateur. Ce club, fondé en 1921 par des mineurs rêvera pendant 90 minutes et les boules de neiges échangées avant le coup d’envoi entre les deux formations représentent parfaitement cette rencontre hors du temps. Le sport, tout simplement.
Photo fournie par Cote Chaude Sportif