Quelques jours après leur sacre au Prado de Bourges, les filles de l’Equipe de France U16 ont gentiment accepté de répondre à quelques questions en exclusivité pour Parlons Sports. Dans cette interview, vous retrouverez les impressions de sept d’entre elles. Ces dernières reviendront sur leur Euro 2017 avec un mélange d’émotion et de fierté.
Parlons Sports : Alors tout d’abord, qu’est-ce que ça fait d’être championnes d’Europe ?
Marine Fauthoux : C’est une immense fierté. C’est magique !
Astrid Benedetti : C’est un immense plaisir qui nous envahit et c’est aussi la fierté de faire partie de ce groupe hors du commun.
Kendra Chéry : Etre championne d’Europe c’est quelque chose de magique, lorsque le match est fini tu explose de joie car tu sais ce qui vient d’être accomplie mais derrière tu n’y crois pas c’est un rêve devenu réalité. Ce sont des émotions exceptionnelle que l’on vit et surtout inoubliables car accomplir cela en France, au Prado, dans la ville de Bourges, un club emblématique du basket français. C’est une joie énorme !
Janelle Salaun : C’est quelque chose d’unique, une grande fierté, une immense joie et un grand moment dans ma carrière.
Anaia Hoard : C’est quelque chose de vraiment incroyable. C’est l’aboutissement de tous nos efforts. C’est ce pourquoi on s’est entraînées intensément tous les jours et d’y être arrivé, c’est vraiment énorme.
Zoé Wadoux : Je ne m’en rends pas encore trop compte, c’est encore un peu flou. On a gagné certes mais l’émotion sur le moment à était magique la je me remémore les moments et toujours les mêmes sensations !
Iliana Rupert : Alors tout d’abord je souhaite à tous les sportifs de connaître cette joie, c’est vraiment quelque chose de magnifique d’autant plus à domicile. Personnellement, sur le coup je ne réalisais pas trop et même si je commence peu à peu à me rendre compte de ce que l’on a fait, ça reste toujours quelque chose de fou. Je suis fière d’avoir fait parti de cette équipe avec des joueuses mais aussi un staff exceptionnel et j’aimerai vraiment tous les remercier.
Parlons Sports : Est-ce que vous vous attendiez à être championnes d’Europe au début de la compétition ?
Marine Fauthoux : C’est pas qu’on s’y attendait mais c’était notre objectif. C’était ce qu’on voulait alors on a tout fait pour y arriver.
Astrid Benedetti : Oui c’était notre objectif. Nous avons tout fait pour l’atteindre en prenant les matchs un par un sans sous-estimer nos adversaires.
Kendra Chéry : Au début de la compétition on prenait chaque match après l’autre en essayant de ne pas se projeter trop vite et être championnes d’Europe était dans notre tête bien avant la compétition et on savait que si on voulait y arriver il fallait travailler dur… Et dès l’entame de la compétition on savait que l’on voulait faire une bonne performance après la campagne difficile que l’on avait vécu auparavant.
Janelle Salaun : En fait avec tout ce qui nous est arrivé avant le début du tournoi, les blessures de joueuses importantes et d’autres changements, on a eu des petites doutes mais comme on s’était fixé des objectifs précis, on a su garder la tête froide. Pour nous ce devait être une évidence au vu du travail fourni.
Anaia Hoard : On avait comme objectif d’être championnes d’Europe dès le début de la campagne donc on l’avait dans un coin de notre tête durant toute la compétition.
Zoé Wadoux : Non du tout. C’était dans nos objectifs mais en aucun cas dès le début on le savait. On y pensait, c’était dans un coin de la tête mais on a toujours procédé match après match et c’est ce qui a fait une de nos forces.
Iliana Rupert : Cela faisait partie de nos objectifs mais nous avons eu des moments de doute en raison de nombreuses blessures. Marine Fauthoux s’est blessée au coude un mois avant le début de la compétition et elle n’allait peut être pas être de retour sur les terrains à temps. Ensuite on a perdu aussi une de nos joueuses majeures Yohana Ewodo qui s’est luxé le coude 7 jours avant le début de la compétition. Puis Zoé Wadoux s’est blessée au genou quelques jours avant l’Euro mais heureusement elle a pu reprendre à temps. Et il en reste encore. Mais voilà je pense que toutes ces blessures nous ont affectés mais elles nous ont avant tout soudé et permis de grandir ensemble, on a su se relever et se battre pour les objectifs que l’on s’était fixé. Ce titre est d’autant plus beau lorsque l’on sait tout ce que l’on a enduré.
Parlons Sports : Quel a été le match le plus compliqué à jouer ?
Marine Fauthoux : Pour moi le plus compliqué c’était la finale contre une belle équipe de Hongrie.
Astrid Benedetti : Certainement le premier, j’ai eu une préparation compliquée à cause de ma blessure à la cheville, je craignais une rechute et en plus la passion était forte.
Kendra Chéry : Celui contre l’Italie pour une place en finale. La première mi-temps a été compliquée et car nous n’étions pas assez rigoureuses sur certains points clés du match.
Janelle Salaun : Le match le plus compliqué a été celui contre l’Italie. Elles étaient vraiment coriaces et ne lâchaient rien.
Anaia Hoard : Clairement, la demie contre l’Italie.
Zoé Wadoux : Je pense malgré tout que c’est la finale contre les Hongroises.
Iliana Rupert : Tous les matchs sont différents et tous sont à prendre de la même manière. On a su rester humble face à n’importe quelle équipe et nous avons pris toutes les adversaires de la même façon et je pense que c’est pour cela que nous avons fait une campagne remarquable.
Parlons Sports : Sur le plan personnel, que tirez-vous de cet Euro ?
Marine Fauthoux : Étant blessée avant le championnat d’Europe et ne pouvant pas jouer à mon meilleur niveau, j’ai appris à aider l’équipe sur d’autres aspects du jeu.
Astrid Benedetti : Je me suis rassurée car le niveau du basket européen ne m’a pas particulièrement impressionné. Je sais maintenant que je dois travailler davantage pour m’imposer encore plus dans le groupe France.
Kendra Chéry : Sur le plan personnel, je suis contente de mon Euro. J’ai su apporter ce que je pouvais à l’équipe en endossant et en assumant mon rôle de leader pas seulement dans le scoring mais aussi par la défense et d’autres points…
Janelle Salaun : Sur le plan personnel, j’en tire beaucoup d’expérience. 7 match disputés en 10 jours, d’autres styles de jeu que j’ai pu observer dans les autres équipes, la gestion des moments difficiles. Après je trouve que dans ce tournoi j’ai plutôt bien rempli ma mission principale : défendre, courir, prendre des rebonds. J’ai apporté également dans d’autres secteurs notamment le tir, les passes décisives…
Anaia Hoard : Sur le plan personnel, c’est une fierté de faire partie de cette génération 2001. En ce qui concerne l’aspect technique, on m’a donné un rôle précis qui consistait à défendre et en attaque, la priorité était de servir les joueuses intérieures et de jouer en percussion quand l’opportunité se présentait.
Zoé Wadoux : On ne joue pas devant 3 000 personnes tout les jours alors on en a profité. Malgré des petits soucis de scoring, le résultat est là à la fin c’est le plus important ! Je suis contente de ce que j’ai produit même s’il me reste beaucoup de choses à régler.
Iliana Rupert : Ça été une aventure sportive et humaine magnifique que je ne suis pas prête d’oublier. Et j’ai surtout appris à ne jamais abandonner ces objectifs et toujours croire en soi et en son équipe.
Parlons Sports : Quels sont vos objectifs à court terme ? Et à long terme ?
Marine Fauthoux : À court terme, c’est les championnats du monde U17 en 2018. Sinon à long terme, je veux faire partie de l’équipe de France A et évoluer dans un grand club européen.
Astrid Benedetti : Je souhaite tout d’abord m’investir à fond au sein de mon club de Bourges pour un titre de champion de France en U18 et je voudrais gagner du temps de jeu avec les espoirs évoluant en N2. À long terme, je veux intégrer la ligue féminine en tant que basketteuse professionnelle.
Kendra Chéry : Mes objectifs à court terme sont de participer aux championnats du Monde et d’y faire un résultat, c’est-à-dire une médaille. Et à long terme, je voudrais accéder au plus haut niveau.
Janelle Salaun : Je vais entamer ma deuxième à l’INSEP et continuer de développer mon jeu dans une catégorie supérieure (ligue 2). À long terme, je voudrais vraiment réaliser une grande carrière et viser l’outre Atlantique.
Anaia Hoard : Mes objectifs à court terme sont de progresser durant mon cursus aux États-Unis pour que l’on puisse remporter une médaille d’or aux championnats du Monde 2018. Et à long terme, faire partie de l’équipe de France A pour participer aux JO 2024 et puis ensuite jouer en WNBA.
Zoé Wadoux : Déjà je veux faire une belle saison avec le Centre Fédéral pour pouvoir continuer à progresser et à élever mon niveau de jeu. À long terme, je vais viser les championnats du Monde 2018 !
Iliana Rupert : Je n’ai pas encore réfléchi à mes objectifs à court terme car la compétition a occupé une grande partie de mon été. Mais pour l’instant je compte profiter de ma famille pendant la quinzaine de jours que j’ai et fêter le titre avec eux avant de me remettre au travail.
Parlons Sports : Qu’est-ce que ça fait d’être dans le 5 majeur de cet Euro 2017 ?
Zoé Wadoux : J’étais contente d’y être, ça fait toujours plaisir car la préparation était dure, j’en ai bavé donc je pense que c’est le résultat de tous les efforts fournis.
Parlons Sports : Qu’est-ce que ça fait d’être dans le 5 majeur du tournoi et puis aussi bien sûr de recevoir la distinction de MVP ?
Iliana Rupert : Peu de gens le savent mais j’ai fait une saison blanche en raison d’une fissure à mon tendon rotulien. J’ai donc été arrêtée du 1er septembre 2016 au 28 juin 2017. Ces récompenses sont donc beaucoup plus que simple distinction sur 10 jours de compétition. Pour moi elles sont l’aboutissement d’une année entière de travail acharné. Pendant des mois entiers, je travaillais pour être prête à temps pour l’Euro. J’ai eu de gros moments de doutes, j’avais peur de ne pas pouvoir y participer. Mais j’avais aussi peur de la durée de ma réadaptation. Revenir après 10 mois d’arrêt ce n’est jamais simple mais tous les membres du staff m’ont soutenu et m’ont aidé à retrouver mon basket le plus vite possible. Il y a 2 mois je ne savais même pas si j’allais pouvoir faire l’Euro et je me retrouve championne d’Europe avec le titre de MVP et élue dans le meilleur 5. Je n’ai pas même les mots pour décrire les sentiments que j’ai ressenti à chacun de ces trophées. En tout cas merci à toutes les joueuse et tout le staff pour cette aventure.
MERCI !
Crédit photos : FIBA