Un communiqué publié ce matin par la famille Agnelli, figure historique de Fiat nous a appris la triste nouvelle. Le capitaine d’industrie était âgé de 66 ans.
Sergio Marchionne avait subi une opération à l’épaule fin juin a Zurich. Des complications seraient survenues alors qu’il se remettait de son intervention chirurgicale.
«Malheureusement, ce que nous craignions est arrivé. Sergio Marchionne, l’homme et l’ami, est parti. Je pense que le meilleur moyen d’honorer sa mémoire est de construire sur l’héritage qu’il nous a laissé, cultiver les valeurs d’humanité, de responsabilité et d’ouverture morale dont il a toujours été le promoteur le plus convaincu» peut-on lire.
Le groupe Fiat-Chrysler est très puissant parce qu’il détient aussi les marques Jeep, Alfa Romeo, Lancia, Maseratti et Ferrari. Dans le secteur automobile, Sergio Marchionne a réussi a désendetter le groupe, il a relancé Fiat pour en faire l’un des groupe automobile les plus puissant au monde. Il venait de quitter ses fonctions à la tête de Ferrari samedi dernier.
Ainsi, la direction de la mythique Scuderia Ferrari était de son ressort. Et dans ce domaine, Sergio Marchionne a vraiment réussi une belle performance. Nous devons la saluer.
Si la Scuderia Ferrari a connu des heures de gloire en Formule 1 avec Michael Schumacher dans les années 2000, elle a surtout connu un trou d’air depuis la fin des années 2000 et le début des années 2010. Le dernier titre pilote de Ferrari date de 2007 avec Kimi Raikkonen et le dernier titre constructeur de 2008. 10 ans que Ferrari court après les titres.
Ferrari a terminé vice-championne en 2017 derrière Mercedes. Si la firme au Cheval Cabré a réussi ce retour, c’est grâce notamment aux actions de Sergio Marchionne.
Tout d’abord, c’est un coup de tonnerre quand Sergio Marchionne choisi le Grand Prix d’Italie à Monza en 2014 pour annoncer qu’il se sépare de Luca di Montezemolo à la tête de Ferrari. Luca di Montezemolo est l’homme fort qui a dirigé Ferrari depuis 1991 trois ans après la mort de Enzo Ferrari, le fondateur de la marque. Il a engagé Jean Todt et a permis la domination de Ferrari avec Michael Schumacher.
C’est donc une très forte restructuration qui s’est engagée à Maranello. En mars 2014, Stefano Domenicali, directeur de l’écurie est limogé. Marco Mattiacci, directeur de Ferrari pour l’Amérique du Nord assure l’intérim avant l’arrivée en poste pour la saison 2015 de Maurizio Arrivabene comme chef d’écurie. Il est toujours présent aujourd’hui.
En 2014, les deux têtes dirigeantes de Ferrari sont écartées et en interne, le ménage se poursuit. Les directeurs techniques Pat Fry et Nicholas Tombazis sont remerciés à leur tour. Ils portent les mauvais résultats des saison 2011 à 2014. Si la partie châssis de Maranello est remaniée, le département moteur subit des réformes imposées par Sergio Marchionne.
2014 est une année capitale avec l’introduction des moteurs V6 turbo hybrides. Le châssis Ferrari, copieusement dominé par Red Bull les années précédentes doit pouvoir se rattraper par le moteur. Là aussi, c’est un échec. En 2014; Ferrari est battu par Mercedes. La Scuderia n’enregistrera que deux podiums sur toute la saison, et finira à une lointaine quatrième place au championnat constructeur, trop faible face aux Mercedes impériales. Luca Marmorini, le directeur du département moteur est prié de faire ses valises, remplacé d’abord par Simone Resta puis par Mattia Binotto.
Comme un symbole, avec tous ces changements c’est le pilote vedette, Fernando Alonso, présent depuis 2010 qui annonce son départ à l’automne 2014. En cinq saisons, malgré ses efforts, Alonso ne sera pas parvenu à ramener les titres. Le titre lui aura échappé pour quelques points à deux reprises, en 2010 et 2012. Son successeur est connu au Grand Prix du Japon cette année là, il s’agit de Sebastian Vettel.
Avec cette grosse restructuration, Ferrari est redevenue prétendante au titre mondial et est devenue la principale force d’opposition à Mercedes. Le moteur serait devenu depuis quelques Grand Prix le moteur de plus puissant du plateau devant Mercedes, Renault et Honda.
En 2015, Ferrari était deuxième au classement constructeur, troisième en 2016 et de nouveau deuxième en 2017 avec Vettel comme dauphin de Lewis Hamilton côté pilotes. La lutte fait rage cette année et les titres mondiaux sont à leur portée.
C’est tout ça l’oeuvre de Sergio Marchionne, prendre la direction d’une écurie mythique chancelante, imposer des choix forts pour restructurer les équipes et en refaire une des principales actrices du championnat du monde de Formule 1.
Enfin, Sergio Marchionne était très impliqué pour le futur de la Formule 1. Une nouvelle réglementation moteur est supposée voir le jour en 2021 et il mettait la régulièrement la pression sur les épaules de Liberty Media, détenteur des droits commerciaux de la F1 pour que ces moteurs restent des pièces maîtresses de technologie et de recherche et développement en menaçant de retirer la Scuderia Ferrari des écuries engagées. Il s’opposait catégoriquement à une trop grande standardisation des pièces de moteur qui aurait pu banaliser la F1 qui doit rester à la pointe du sport automobile.
La communauté F1 s’est mobilisée sur les réseaux sociaux pour lui rendre hommage.
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