Dans la nuit de dimanche à lundi, Simon Pagenaud a réalisé un superbe exploit : il est devenu le premier Français à remporter le championnat d’Indy-Car. Ce titre n’est que la suite logique d’une saison menée avec brio.
Autant dire que la pression commençait à monter sur les épaules du poitevin. Arrivée en 2015 chez Penske Racing, les ambitions étaient grandes. En effet, il s’agit ni plus ni moins de la meilleure écurie du championnat américain de monoplaces, l’Indy-Car. C’est comme s’il avait signé chez Ferrari en Formule 1. La pression de l’équipe, des médias, des fans est immense, à la hauteur du poids de l’équipe dirigée par Roger Penske. (prononcez Penski).
Au coté des stars de la discipline comme le Colombien Juan-Pablo Montoya, le Brésilien Helio Castroneves et l’Australien Will Power, la place pour progresser est réelle, mais elle doit être convertie en succès. Cette année 2015 aura été compliquée car le français n’aura remporté aucune victoire, pourtant avec la meilleur voiture du plateau. Tous lui ont rappelé ses difficultés mais notre français ne s’est pas démonté, il a résisté, arguant qu’il savait ou il allait. Il montait en puissance dans son pilotage assurait-il aux personnes qui le questionnait sur ce manque de réussite.
Cette réussite en Indy-Car, Simon l’a construite progressivement. Il a participé à sa première saison en Indy-Car en 2011 en prenant part à 3 courses pour l’écurie Dreyer & Reinbold Racing. Il est devenu titulaire à plein temps en 2012 au sein de l’équipe Sam Schmidt Motorsports. Durant trois saisons, le poitevin a élevé son niveau pour signer quatre victoires à Détroit et Baltimore en 2013 et et au Grand Prix routier d’Indianapolis et à Houston en 2014. Il a réalisé sa première pole position cette même année. Son meilleur classement est la 3ème place au championnat pilotes 2013.
Avec de tels résultats, la machine Pagenaud semblait donc lancée et au volant d’une Penske à moteur Chevrolet, Simon Pagenaud deviendrait un peu plus grand dans son sport. C’est pour cela que ce manque de victoire en 2015 apparait flagrant. Ses meilleurs résultats sont deux 3ème places à Détroit et Mid-Ohio. Les critiques étaient de plus en plus virulentes contre un pilote jugé trop tendre face à ses rivaux.
2016 a été la véritable éclosion du talent de Simon Pagenaud. Il a démarré la saison sur deux podiums à St. Petersburg et Phoenix ou il a décroché la 2ème place. La confiance et la maturité du poitevin ont pris le dessus. La libération, c’est cette première victoire tant attendue pour et par le Team Penske qui intervient au troisième rendez-vous de la saison à Long Beach. Ce jour-là, il a gagné avec autorité en passant devant Scott Dixon en mordant légèrement la ligne de sortie des stands après son dernier ravitaillement. Bien que contestable, ce fait de course n’a pas été pénalisé par les commissaires sportifs. A cette occasion, Simon Pagenaud a enfin démontré qu’il été capable d’autorité. Libéré de la pression, Simon a enchainé avec deux nouvelles victoires en Alabama et sur le circuit routier d’Indianapolis. Il a signé ses deux dernières victoires à Mid-Ohio et Sonoma en Californie dimanche dernier.
Il a complété cette année faste avec 5 victoires, 7 pole positions, 8 podiums et 5 meilleurs tours sur 16 Grand Prix au calendrier.
Tout n’a cependant pas fonctionné cette année. La plus grosse déception pour le Français sont les 500 Miles d’Indianapolis. Pourtant qualifié parmi les neufs pilotes les plus rapides, la course s’est mal passé. Il a hérité d’une première pénalité pour une sortie dangereuse des stands qui l’a relégué en dernière position. A la suite de cela, des coupures moteurs l’on privé de puissance moteur sur certains tours. Il pouvait se retrouver à 220 km/h quand ses concurrents évoluaient à 330, 340 km/h. Il a terminé la course a une très peu représentative 19ème place.
Mais Simon Pagenaud n’est pas rancunier. Nul doute qu’avec la meilleure voiture du plateau et avec le statut de champion Indycar 2016 en titre, il reviendra plus fort en 2017 pour remporter ces 500 Miles et peut-être conserver son titre.