Absence de public, buvette fermée, nombre de licenciés en baisse… En période de crise sanitaire, les problèmes économiques s’accumulent pour les clubs ligériens. Le nouveau confinement ne devrait rien arranger à la situation.
« Pour le sport qui s’arrête, je poursuivrai mon action afin d’accompagner les clubs, les acteurs et les fédérations en difficulté à franchir cette nouvelle étape. » Deux jours après l’allocution d’Emmanuel Macron scellant la mise en place d’un nouveau confinement, Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des Sports, a souhaité se montrer rassurante. Pourtant, difficile de distinguer la moindre lueur d’espoir pour les clubs sportifs français, dont la santé économique déjà vacillante s’apprête désormais à encaisser un nouveau choc. Les écuries ligériennes n’échappent pas à la règle et, partout dans le département, les prochaines semaines s’annoncent difficiles.
Un avenir incertain
« On n’a pas joué un seul match à domicile donc c’est impossible de trouver de nouveaux sponsors, explique Guillaume Vincent, président du SAM Handball 42. Nos partenaires sont eux aussi éprouvés économiquement. » Malgré des pertes de revenus conséquentes en fin de saison dernière, le club stéphanois avait réussi à limiter la casse sur l’exercice précédent, dont la plupart des matches avaient pu se jouer. Cette année, en revanche, l’avenir s’annonce beaucoup plus incertain, la faute à un confinement qui survient très tôt dans la saison. « Toutes les décisions nous ont touchés : la fermeture des gymnases a posé un premier problème, ensuite on s’est heurtés au couvre-feu, et maintenant il y a ce confinement. Ces mesures ont rendu très difficile la pratique du handball. »
Une perte de revenus inévitable
Pour l’Entente Saint-Chamond Volley, les rentrées d’argent se répartissent habituellement entre les licences, la buvette et les subventions des territoires. « Nous sommes touchés sur les trois niveaux : le nombre de licences est en baisse, la buvette est fermée et les territoires seront peut-être impactés en termes de budget, déplore la présidente Ophélie Gomes. Sans compter les partenaires que l’on aurait pu avoir et qui ont été touchés de plein fouet par le Covid… » Derrière, les clubs ont pourtant des charges à assumer. « Les joueuses sont sous contrat, le coach est sous contrat, on doit payer les salaires », confirme-t-elle. « En termes d’aide et de soutien par l’Etat, on est la dernière roue du carrosse », soupire Guillaume Vincent.
Même son de cloche pour le Loire Nord Tennis de Table et son président Yannick Berthier. « On n’a pas de droits TV en tennis de table, donc les uniques rentrées d’argent sont la buvette, la billetterie et les matches que l’on arrive à vendre aux partenaires », indique-t-il. À lui seul, le report du match prévu face à Chartres le 25 octobre aurait ainsi coûté 3000€ au club ligérien. « J’espère que ça va rentrer dans l’ordre sur la phase retour, mais je suis pessimiste. »
« Niveau convivialité, c’est une dynamique difficile à remettre en route »
Pour les trois clubs ligériens, les difficultés économiques s’accompagnent également d’une perte conséquente de licenciés. « Au niveau des jeunes, on risque d’avoir un trou pour nos équipes futures, confie Ophélie Gomes. Aujourd’hui, on vit vraiment dans l’incertitude. » De leur côté, le SAM Handball 42 et le Loire Nord Tennis de Table déplorent tous les deux une perte de licenciés estimée entre 25 et 30% de leurs effectifs. « Ça ne va pas s’arranger car plusieurs joueurs attendaient les mesures avant de prendre leur licence, souffle Yannick Berthier. Niveau convivialité, c’est aussi une dynamique qui sera difficile à remettre en route. » Il ne reste donc plus qu’à prier pour que la deuxième partie de la saison se déroule le plus normalement possible. « Il y a encore de l’espoir pour 2021, mais on a besoin qu’il se passe quelque chose, pour que nos licenciés puissent retrouver du plaisir », conclut Guillaume Vincent.