Quelle course encore sur les Strade Bianche ! On est désormais habitué, cette course étant devenue un rendez-vous immanquable. Cette année, c’est Tiesj Benoot qui a dompté les conditions dantesques pour s’imposer à l’issue d’une course une nouvelle fois fantastique. Romain Bardet passe proche de l’exploit.
La terre, la boue, la pluie… les « Chemins Blancs » italiens, traduction des Strade Bianche, ont encore délivré un scénario digne d’un blockbuster. Tout commence pourtant calmement, même s’il ne faut pas longtemps pour que les coureurs soient couverts de boue, de la tête aux pieds. Après 60 km de course, un groupe de dix coureurs tentent sa chance alors que le peloton a déjà opéré une sélection. Mais aucun écart n’est vraiment sérieux.
L’enfer de Toscane…. quelle course ! #StradeBianche pic.twitter.com/omsYHOyvpp
— Mathilde L’Azou (@MathildeLAzou) 3 mars 2018
Très rapidement, tout le monde y va de son accélération. Côté français, on retrouve Valentin Madouas (FDJ) ou Pierre Latour (AG2R). Rapidement imités par les favoris du jour : Alejandro Valverde (Movistar), Zdenek Stybar (Quick Step) ou encore Michal Kwiatkowski (Sky). Alors qu’il reste 50km, il y a des coureurs éparpillés partout sur la route. Des petits groupes, des coureurs seuls ou presque. On en perd même le fil. A cet instant, Romain Bardet (AG2R) est piégé. Un groupe de leaders a pris le large. Ca n’effraie pas le coureur de Brioude qui fait l’effort, seul.
Son pari est réussi. A 46 kilomètres de l’arrivée, Bardet a retrouvé les roues des hommes forts. Il ne reste pas longtemps passif. A peine rentré, il attaque. Wout Van Aert (Vérandas Willems Crélan), triple champion du monde de cyclocross qui dispute sa deuxième course en World Tour, l’accompagne. Derrière eux, deux groupes fusionnent, pour composer un groupe de chasse de 25 coureurs. Comme tout à l’heure, les favoris tentent d’accélérer, avec Peter Sagan (Bora Hansgrohe), cette fois-ci. Mais avec l’étiquette, personne ne laisse filer.
Un podium de rêve
Alors ce sont les seconds couteaux qui jouent leur carte. Les favoris se neutralisent et laissent filer. Tiesj Benoot (Lotto Soudal) et Pieter Serry (Quick Step) partent en chasse du duo Bardet/Van Aert. Un groupe de 9, pas forcément les noms qu’on attendait, est en troisième rideau. Robert Power (Mitchelton Scott) et Giovanni Visconti forment un troisième trio. C’est le tournant de la course. A une vingtaine de kilomètres, on comprend que les favoris du jour ne reviendront plus. La victoire se jouera entre les trois duos.
La course bascule à 15 kilomètres de la ligne. Tiesj Benoot, au prix d’un énorme effort, abandonne Serry et reprend Van Aert et Bardet. Power et Visconti ont repris Serry. On a donc deux trios séparés de 45 secondes. Mais la course n’a pas le temps de s’endormir en tête. A 12,5km du but, Benoot, décidemment très fort, place une accélération folle dans une portion montante, dans la boue. Bardet et Van Aert ne peuvent l’accompagner.
Benoot totalement impressionnant qui met une mine dans les forts pourcentages et lâche Bardet et Van Aert ! #StradeBianche pic.twitter.com/9tu8geuJOj
— Le Gruppetto (@LeGruppetto) 3 mars 2018
Valverde et Stybar ont repris le trio Power/Visconti/Serry. Mais peu importe pour l’homme de tête. Plus fort que tout le monde, Benoot accroit son avance. La dernière montée dans Sienne n’est qu’une formalité. Le Belge signe sa première victoire professionnelle sur les Strade Bianche ! De quoi en rendre jaloux plus d’un. Derrière, Romain Bardet prend la deuxième place, suivi par Wout Van Aert, 3eme. Benoot est à la conclusion d’une course historique, qui aura marqué les esprits.
Le TOP 10 :
Le résumé vidéo par inCycle :