Théophile Naël n’a que 15 ans mais il est déjà dans le monde des grands. Nous avons rencontré le pilote sur Saint-Etienne, où il vit toujours.
Théophile, vous avez eu 15 ans il y a quelques jours et vous avez, cet été, disputé votre première course en Formule 4 Espagne sur le circuit de SPA. Comment avez-vous bâti votre parcours jusqu’à aujourd’hui ?
T.N. : “J’ai gravi les échelons au niveau du karting depuis que j’ai commencé la discipline, à l’âge de 8 ans jusqu’à la fin de l’année dernière. J’ai pu décrocher plusieurs titres nationaux et internationaux et j’en suis plutôt content. C’est maintenant une toute nouvelle page qui s’ouvre à moi en Formule 4.”
Qu’est-ce qui, plus petit, vous a poussé à vous diriger vers le milieu automobile ?
T.N. : “Mon père a toujours été un vrai passionné de sport automobile. Il m’a mis dans un karting quand j’étais tout petit et ça m’a tout de suite plu. J’ai vraiment accroché et je n’en suis plus sorti après.”
Comment cette discipline, qui était pour vous un loisir au début, est devenue importante pour vous ?
T.N. : “C’est vrai qu’au tout début, je ne me voyais pas aller plus loin. Mais à force de faire des courses, ça donne de plus en plus envie. J’étais au sein d’un groupe sur Lyon avec plusieurs autres pilotes. On s’entraînait tous les mercredis et une ligue a même été organisée. Donc j’ai continué et je me suis pris au jeu.”
Vous êtes natif de Saint-Etienne, quels liens gardez-vous avec votre ville ?
T.N. : “J’ai grandi ici et j’ai toujours habité sur la région stéphanoise et plus particulièrement à Saint-Priest-en-Jarez. Même si le club s’est monté sur Lyon et que je n’avais pas la possibilité d’en faire à l’époque sur Saint-Etienne, j’ai toujours mes attaches ici. Je suis tout le temps sur Sainté quand je ne suis pas sur les courses. Et puis, je suis un vrai fan de l’AS Saint-Etienne, je ne loupe pas un seul match. C’est un club qui est dans mon cœur. Sans oublier que ma famille et mes amis sont là et c’est important de pouvoir toujours revenir aux bases.”
Justement, vos amis, vous n’avez pas la même vie qu’eux, comment parvenez-vous à gérer votre vie d’adolescent sportif de haut niveau ?
T.N. : “J’essaye de voir mes amis le plus souvent possible parce que je pense que c’est très important. Je suis souvent à l’entraînement mais je parviens à tout gérer. Je peux également dire que je suis très bien entouré par mes proches. Mes parents sont toujours à mes côtés sur les courses.”
Vous avez également le soutien de nombreux sponsors…
T.N. : “C’est vrai. Nous avons créé depuis le début le NT Win Club, un groupe avec tous mes sponsors. C’est un cercle privé de partenaires qui suivent mon parcours. Cela permet également aux entreprises de pouvoir être mises en relation entre elles. Il faut savoir qu’une saison en Formule 4, c’est un gros budget donc leur soutien est important pour nous.”
Malgré votre vie de pilote, vous poursuivez votre scolarité ?
T.N. : “Depuis quelques années, je suis déscolarisé et je suis mon programme par le biais du CNED. Ce sont des professeurs qui viennent me donner des cours chaque matin. Mes parents sont également un soutien important sur ce point-là. Je veux obtenir mon baccalauréat pour avoir une roue de secours si jamais je ne parviens pas à mes objectifs futurs.”
Malgré votre jeune âge, vous avez déjà décroché des titres prestigieux, quel est votre plus beau souvenir sur un karting ?
T.N. : “Il y en a eu plusieurs… Je pense qu’en 2018, pour mon premier titre de champion de France en catégorie cadet, c’était fort. J’ai également été vice-champion d’Europe même s’il n’a pas manqué grand-chose pour gagner le titre. Sans oublier un podium lors des championnats du monde. J’ai vécu de belles choses lors des dernières années.”
Du karting à la monoplace, la marche est importante, quel a été votre travail personnel pour accéder à la monoplace ?
T.N. : “C’est effectivement autre chose. Pour intégrer la F4, j’ai dû et je dois déjà réaliser un travail physique plus conséquent. Que ce soit au niveau du cou ou du gainage, je dois avoir un entraînement différent. C’est indispensable pour réussir et pour s’adapter rapidement à la monoplace. Je suis un programme spécifique dans une salle de sport sur Saint-Etienne. Je m’y rend quatre fois par semaine. Comme je ne peux pas me rendre sur les circuits pour m’entraîner, je fais beaucoup de simulateur (NDLR : Entraînement virtuel dans des conditions quasiment réelles). Autrement, je fais également du sport à côté pour m’entretenir comme du padel, du tennis ou de la natation.”
“La première en F4 à SPA-Francorchamps, un moment incroyable”
Comment pourrait-on définir ce qu’est la F4 ?
T.N. : “Nous avons des voitures qui sont très légères mais puissantes. Il existe plusieurs championnats au niveau européen mais nous avons fait le choix de partir sur le championnat espagnol parce qu’il se développe et que de plus en plus de teams sont en F3 ou en F2 également.”
Quelles ont été vos sensations cet été lors de votre première course en F4 sur le circuit de SPA-Francorchamps ?
T.N. : “C’était quelque chose de très fort. Le circuit de SPA est incroyable. Je pense que j’ai été plutôt agressif, j’ai eu un léger contact pour la première course que j’ai quand même pu finir. J’ai ensuite terminé douzième sur la deuxième course et j’ai eu un accrochage sur la troisième. Je pense avoir eu un surplus de motivation mais c’est bon signe.”
Vous allez faire quatre courses cette saison, quels sont vos objectifs d’ici la fin de l’année ?
T.N. : “Je veux marquer des points dans un premier temps, c’est-à-dire finir dans les 10 premiers comme en Formule 1, et pourquoi pas faire un podium. Je n’étais pas très loin à SPA et je me suis bien préparé pour le faire.”
On vous a vu à SPA avec le numéro 6 siglé sur votre monoplace, pourquoi ce numéro ?
T.N. : “(Rires) En vérité, mon chiffre favori, c’est le 4. Je l’ai toujours porté et quand je l’ai eu, j’ai fait de bons résultats. Le 6, c’est un choix par défaut parce que j’intègre la F4 à mi-saison, donc je n’ai pas eu le choix.”