Deuxième étape de notre Tour d’Euro qui nous emmène cette fois-ci du côté de la Slovaquie. Cinq points pour présenter chaque nation qui participera à l’événement. Aujourd’hui, intéressons nous à cette jeune mais non moins ambitieuse équipe slovaque.
- L’histoire de la Slovaquie à l’Euro (1ère participation)
La Slovaquie est un tout nouveau pion dans l’échiquier européen. D’abord créée en 1939 suite à la dissolution de la République Tchèque durant la Seconde Guerre Mondiale, elle se ressoude à l’Empire Tchèque dès la fin du conflit planétaire. Jusqu’en 1994, ces deux Etats aujourd’hui indépendants ont formé la Tchécoslovaque, remportant un Euro en 1976 et parvenant même une fois en finale de Coupe du Monde en 1962. Mais les slovaques ressentant toujours mal la prééminence tchèque, décident de séparer à l’amiable les deux pays dans ce qu’on surnomme “le divorce de velours” survenu en 1993. Un an plus tard, les slovaques retrouvent donc leur propre équipe nationale. C’était il y’a seulement 22 ans. Longtemps, la Slovaquie va rester dans l’ombre des “gros” européens. Jusqu’en 2010, elle ne parvient à se qualifier à aucune compétition internationale. Elle participe alors à sa première Coupe du Monde sur le sol sud-africain. La Slovaquie s’arrêtera en huitième de finale face aux Pays-Bas, après un parcours remarquable marqué notamment par l’élimination de l’Italie en phase de poule. Cela reste à ce jour, la seule participation à une compétition internationale de la Slovaquie, en attendant l’Euro 2016 donc…
- Une phase éliminatoire maîtrisée
Lors des qualifications, la Slovaquie était placée dans la poule de l’Espagne, double-championne d’Europe en titre, de l’Ukraine, le Bélarus, la Macédoine et le Luxembourg. Une poule abordable donc notamment compte-tenu du fait que l’équipe classée 3ème disputera les barrages. La Slovaquie peut donc légitimement se montrer ambitieuse et réalise un début d’éliminatoire remarquable, ponctué par 6 victoires consécutives dont deux assez surprenantes. Lors de leur première rencontre, l’équipe entraînée par Ján Kozák est parvenue à s’imposer en Ukraine, sur le score de 1 à 0. Boosté par cette belle entrée en matière, les co-équipiers de Marek Hamsik réalisent ensuite l’exploit de s’imposer face au double champion d’Europe en titre et champion du monde : l’Espagne. Une victoire 2 à 1 acquise sur leur terre, grâce à un but de Stoch en toute fin de match (87ème). Galvanisée, la Národný tím – comme on la surnomme – va alors réaliser un 6 sur 6 en venant respectivement à bout du Bélarus (3-1), de la Macédoine par deux fois (2-0 et 2-1) et du Luxembourg (3-0). Les dernières rencontres seront plus difficiles à négocier avec notamment deux défaites face à l’Espagne (0-2) et le Bélarus (0-1) ainsi qu’un match nul et vierge face à l’Ukraine. Mais la Slovaquie s’en sortira finalement assez sereinement en allant s’imposer au Luxembourg, 4 à 2, validant ainsi leur ticket direct pour l’Euro en France.
- Le groupe à l’Euro
La Slovaquie sera logée dans le groupe B, en compagnie de l’Angleterre, la Russie et le Pays de Galles. Au vu du classement Fifa des meilleures nations mondiales – élément tout à fait subjectif – les slovaques sont l’équipe présumée la plus faible de la poule. Classés 26ème, ils sont devancés par la Russie (23ème), le Pays de Galles (17ème) et l’Angleterre (9ème) qui fait figure de favoris. Mais mis à part les anglais, le groupe semble plutôt homogène, la Slovaquie a donc toutes les chances de rallier les huitièmes de finales. Surtout qu’avec le nouveau format de la compétition qui verra les six vainqueurs de groupe, les six deuxièmes et les quatre meilleurs troisièmes des phases de poules se qualifier pour les huitièmes de finales, les chances d’une qualif’ historique augmente. Et au vu de ce que l’équipe a proposé lors des qualifications, la Slovaquie peut tout à fait avoir comme ambition de se hisser parmi le top 16 européen.
- Le joueur-clé : Marek Hamsik
Méconnu du grand public, la Slovaquie ne possède pas une grande quantité de joueurs évoluant dans des tops clubs européens. Elle possède malgré tout certains noms au sein de son effectif. A commencé par Skrtel, défenseur central de Liverpool mais aussi Kucka qui évolue désormais au Milan AC et surtout, Marek Hamsik, milieu de terrain du Napoli et véritable icône du pays. Leader charismatique de sa sélection – il en est même le capitaine – l’homme à la coupe iroquoise régale l’Italie tout entière depuis maintenant plus de 10 ans. Belle vision du jeu, organisateur, relayeur, capable de passes lumineuses et d’inspirations de génie, Marekiaro présente toutes les qualités techniques et tactiques d’un joueur de classe mondiale. Longtemps suivi par de grosses écuries et notamment Manchester City, qui revient régulièrement à la charge, il continue d’évoluer sous les couleurs napolitaines au sein d’un club qu’il apprécie beaucoup et envers qui il est reconnaissant. Cette année, il lutte avec son équipe pour tenter d’arracher le titre en championnat. Un combat haletant qui les oppose à la Juve et dans lequel les prestations d’Hamsik jouent un rôle déterminant. Repositionné en 8, lui qui évolue habituellement au poste de numéro 10, il a retrouvé de sa superbe et marqué 5 buts tout en délivrant 7 passes décisives. Avec sa sélection, il évolue encore au poste de meneur de jeu et il est le leader technique de son équipe. La Slovaquie devra assurément compter sur un Hamsik au top de sa forme pour espérer viser haut dans cette Euro
- Pourquoi la Slovaquie va gagner l’Euro ?
L’insouciance pourrait être l’une des raisons d’un éventuel succès de la Slovaquie durant cet Euro. Pas habitués des grandes compétitions internationales, les slovaques pourront s’inspirer de leur seule participation à une Coupe du Monde, en 2010. A l’époque ils étaient sorti vainqueur d’un groupe composé du Paraguay, de la Nouvelle Zélande et de l’Italie. Et c’est justement cette rencontre face aux italiens qu’ils devront garder en tête. Lors du dernier match de la poule, l’Italie n’avait besoin que d’un point pour voir les huitièmes de finales. Opposée à la Slovaquie, elle avait alors totalement déjoué au cours d’une partie rocambolesque qui a vu la bande à Hamsik s’imposer au bout du suspens, score final 3 à 2. Robert Vittek, éphémère attaquant de Lille entre juin 2008 et janvier 2010, avait alors inscrit un doublé…
Et si c’était lui tient, qui, d’un coup de tête rageur, venait offrir l’Euro à tout un peuple le 10 juillet prochain ?
Baromètre Parlons Sports – Slovaquie ★★☆☆☆ ☆☆☆☆☆
La prochaine étape du Tour d’Euro de Parlons Sports : L’Irlande du Nord